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CR de l’action d’occupation des locaux d’Expérian (sous-traitant privé de l’Unédic) 07/12/04

Publié, le jeudi 9 décembre 2004 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : jeudi 14 avril 2005


Journée d’actions coordonnées :

Compte-rendu de l’occupation d’Expérian par la CIP-IDF

Mardi 7 décembre 2004

Un peu avant 10h

Arrivée de la Coordination - cohorte de 40 personnes environ - au siège social d’Expérian à la Défense, sous-traitant de l’Unédic pour « la scannérisation » des feuillets Assédic et des DSM des annexes 8 et 10. La Coord est accompagnée de deux journalistes, France Inter et AFP, et d’un photographe.

Expérian occupe les étages 12 à 16 de l’immeuble. Regroupement de la Coord au 16è où, semble-t-il, les décideurs officient. Expérian ne peut rien aux affaires qui intéressent la Coord, ne sont que des sous-traitants, ne font que « scannériser » les documents qui sont ensuite renvoyés aux Assédic qui traitent les dossiers des intermittents.

Après les nécessaires parlementations dans les couloirs, Expérian, qui voulait au départ reléguer la cohorte aux bas étages, accepte d’ouvrir une salle de réunion au 16è étage.

Un peu plus tard, dans la salle de réunion : notes à la volée

Un des chefs d’Expérian tente de s’incruster dans la salle de réunion : l’accès lui en est refusé. La cohorte veut d’abord se réunir en privé pour décider ensemble de ce qui sera demandé.

Expérian de son côté contacte l’Unédic qui dépêche l’homme de la situation : Pascal Blain, directeur du développement et de l’organisation. Un technicien, de son propre aveu. Il est accompagné de Denis Maillard, qui semble s’occuper de la presse pour l’Unédic. Blain refuse au départ de parler à la Coord : il ne veut voir que quelques personnes, et 40, c’est trop. Mais la cohorte fait le troupeau et s’entête. Blain finit donc par entrer dans la salle de sa perdition (comme on le verra), sur la défensive, donc à reculons, avec Maillard, et plusieurs chefs d’Expérian.

Pascal Blain : Je voulais vous voir en petit comité. Je suis là pour régler des cas pratiques individuels (la cohorte s’exclame qu’elle n’est pas là pour régler des « cas individuels »). Expérian n’a pas de réponse à vous donner : c’est un sous-traitant. C’est à l’Unédic de répondre à vos questions (le troupeau est heureux d’entendre ça).

P : hier le labo Matisse Ysis du CNRS, mandaté par la Coord pour l’expertise socio, a reçu la lettre de refus de l’Unédic au sujet de la communication des données...

Blain l’interrompt : je ne répondrai pas sur ce sujet. Je veux fixer les règles du jeu...

Le troupeau éructe et l’interrompt à son tour : c’est la cohorte qui fixe les règles du jeu.

P : expertise données, opacité Unédic, retards considérables dans le traitement des dossiers, manipulation des chiffres par l’Unédic (...). Expérian est une société qui sous-traite directement des données pour l’Unédic et ça ne fonctionne pas : il y a des milliers de personnes qui ont des droits ouverts et ne touchent pas leurs indemnités.

Blain : je ne répondrai pas sur les chiffres. Je suis là pour les cas pratiques. Je peux vous garantir qu’il n’y a personne avec des paiements en retard. Expérian n’est là que pour scanner les AEM.

C : combien ça coûte à l’Unédic de sous-traiter à Expérian ?

Blain : je ne vais pas vous donner les chiffres. On a mis en place une centralisation des traitements le 20 septembre pour faire les rapprochements entre les infos des employeurs et celles des intermittents, car ce sont des choses qu’on ne sait pas bien faire (le troupeau enregistre et commente bruyamment cet aveu). Les problèmes ne sont pas dus à la centralisation, les sites Assédic font le même travail qu’avant, c’est eux qui ont les données.

C : alors, comment expliquez-vous les problèmes rencontrés par les intermittents ?

Blain : j’en suis désolé, il est vrai qu’il y a eu des ratés, l’information n’est pas bien passée. Si vous avez des cas pratiques...

C : des cas, il y en a 30 000 !

Blain : c’est faux, il n’y a pas de retard.

J : l’info vient de Revoil, DG de l’Unédic, via Voirin, CGT.

Blain :donnez-moi un cas, je le règle en 24h, donnez-m’en 10.

J : si vous ne pouvez pas répondre, c’est que vous n’êtes pas le bon interlocuteur. Les données que vous fournissez à Expérian sont-elles anonymisées ? quid de la CNIL ?

Blain : Expérian ne fait que numériser des feuillets, puis ils nous envoient les données que nous traitons. Ils ne font que des photos.

Expérian : on ne traite pas les données.

J : on veut le cahier des charges et les données.

Blain : pourquoi ?

Le Troupeau : parce que c’est NOUS les concernés. Grosse gueulante de JF sur le thème : nous on sait vraiment ce qui se passe.

P : le CAP : on a plein d’exemples de gens qui ont des problèmes.

J : les agents Assédic nous appellent à la Coord pour avoir des infos.

L : étais aux Assédic hier, ils disent toujours la même chose « c’est le sous-traitant Expérian qui bloque ». Cessez de raconter n’importe quoi ! Venez demain à l’Assédic Vicq d’Azir avec moi, vous verrez comment ça se passe.

Blain : il n’y a pas de retard de paiement (la cohorte se demande si ce monsieur est bien l’homme de la situation).

L : je vous donne RV demain, jeudi, vendredi, et tous les jours de la semaine prochaine aux Assédic. On tient une permanence, on a des appels tout le temps. Trêve de bavardages, venez avec moi, vous verrez.

Une des brebis égarées de la Coord donne un cas perso et demande « est-ce normal ? ».

Blain : non, ce n’est pas normal. Comment est-ce possible, ça ? (le troupeau se laisse aller à une bruyante hilarité). Donnez-moi des cas, je m’en occupe.

S : on est tous des cas !

C : si vous voulez qu’on fasse votre boulot, payez-nous pour le faire. Vous nous demandez à nous de vous expliquer à vous pourquoi ça ne marche pas ?

L : hier, j’étais à la permanence CAP, on a fait des rencontres tout l’après-midi, 4h de présence physique, de coups de fil, de personnes éjectées, pas indemnisées, ou qui ne trouvent pas de réponse correcte à leurs problèmes. Moi cet été j’ai dû me pencher sur le protoc au lieu de travailler pour moi. (...) Je vais passer parmi vous avec le CAP, il ne coûte que 3 euros (en a quand même vendu UN !).

P : Pourquoi n’y a-t-il pas d’infos sur l’AFSP dans les Assédic ?

J : c’est nous qui diffusons cette info. Les gens éligibles à l’AFSP ne le savent pas, parce que les Assédic refusent de l’afficher.

L : aux Assédic cet été, j’en parlais aux intermittents, et je leur disais d’aller voir les agents Assédic : or, les agents Assédic faisaient obstruction, ils disaient ne rien savoir, ils disaient aux intermittents de revenir, et ça jusqu’à fin septembre.

Blain : mais dans les sites Assédic, il n’y a pas les dépliants ?

J : non, ni en province, ni à Paris.

Blain dit qu’il était à Dijon hier et prétend y avoir vu l’info AFSP (la Coord Bourgogne confirme-t-elle ?). Le troupeau lui a rétorqué que durant la CoordNat il y a peu à Dijon, aucune info AFSP n’avait été vue.

Blain : ma proposition tient toujours, s vous avez des cas pratiques...

Les agents ont 2 numéros de tél chez nous qu’ils peuvent appeler (la cohorte dit que personne n’a encore jamais vu un agent appeler un quelconque numéro en cas de problème), je regarde tous les sites et je relève les cas (et il cite le nom d’une vraie personne ! le troupeau buté pousse les hauts cris, demande ce qu’il fait de l’anonymat, de la CNIL, pourquoi il donne le nom d’une personne comme ça...).

D : on ne veut pas les infos personnelles d’une personne en particulier. Mais on veut bien savoir combien ça coûte à l’Unédic de sous-traiter à Expérian ?

J : on vous a fait une proposition, allons aux Assédic ensemble (et en cite diverses, en province et à Paris).

Maillard : Blain n’est pas là pour aller dans toutes les agences Assédic.

J : est-ce que vous avez mis 6 mois à nous informer de la mise en place du PARE ? et les recalculés ? alors pourquoi pas l’info sur l’AFSP ?

Blain : on veut un petit comité pour discuter. Les agents Assédic ne traitent pas que les intermittents.

Le troupeau : à Vicq d’Azir et aux Petites Ecuries ?

P : vous racontez des conneries, on vous parle d’une chose et vous parlez d’autre chose.

Maillard : Blain passera l’info aujourd’hui, cet après-midi. Dès qu’il y a un problème, on le fait remonter chez Blain.

J : et les allocataires, vous les informez comment ? les vrais gens ? parce que derrière les feuillets, il y a des vrais gens.

Maillard : il y a aussi de vrais agents qui doivent intégrer les nouvelles réglementations. Nous pouvons traiter les problèmes au cas par cas.

ARRIVEE DE CB : Carole Baechler et les journalistes de FR2 et FR3 sont coincés en bas, Baechler avait RV avec Maillard aux Assédic, mais il n’y est pas allé, il a dû aller chez Expérian à cause du troupeau.

Blain : les agents des Assédic, c’est leur boulot, ils sont là pour renseigner (la cohorte hennit en signe de doute).

Blain : OK pour un mailing, mieux informer, je m’engage.

M : engagez-vous à envoyer la brochure AFSP à tous les intermittents.

Blain : je ne peux pas faire ça.

J : notre proposition : nous voulons que le fonds AFSP soit vidé cette année. Il est pour l’heure sous consommé. Lagrave parle de moins de 2000 demandes.

L : à quelqu’un qui n’était plus indemnisé depuis 3 mois, un agent a dit : « nous n’avons pas d’info à vous donner ».


ARRIVEE DE FR2 + CAROLE BAECHLER, ET FR3 : Blain : « je ne veux pas être filmé ». Blain, Maillard, et les chefs d’Expérian quittent la salle de réunion. Une partie de la discussion continue dans le couloir parce que la moitié du troupeau y a suivi les protagonistes. Pendant ce temps dans la salle, un bouc distribue des panneaux ornés de slogans, puis une banderole orange avec « Coord des interm et préc »(en bleu) s’accroche au fond de la salle, là où précédemment se tenaient les fascinants interlocuteurs du troupeau. Les brebis présentes ont trouvé ça joli. Les télés pré-citées aussi, puisqu’elles ont filmé cette scène (et comme elles sont sur la même longueur d’ondes, elles ont passé la même à leurs infos respectives).

Pendant les discussions de couloir, l’autre moitié de troupeau écoute le communiqué de presse qui a été rédigé par quelques chèvres. Car on a oublié de dire que, la convivialité s’étant instaurée, Expérian a fini par ouvrir une 2e salle (aussitôt rebaptisée « salle presse » par la cohorte) pour que les occupants puissent travailler dans de bonnes conditions.


Le communiqué de presse

14h, le communiqué de presse a été tapé sur un ordi dans un bureau (celui de Guillaume Dhaene, fort sympathique au demeurant, il a dû souffrir du syndrome de Stockholm) par des membres de la cohorte, puis envoyé par mail à d’autres membres de la cohorte.

14h20 : réunion de tout le troupeau, avec Blain, Maillard, et les chefs d’Expérian.

P : nous avons 2 revendications. La première concerne l’Unédic : comme Blain s’y est engagé, il faut rédiger une circulaire à envoyer à toutes les agences Assédic. La deuxième concerne Expérian : qu’ils acceptent que la cohorte envoie par fax son communiqué de presse à la direction générale de l’ANPE, à l’Unédic, à Borloo et à RDDV.

L : oui, que les agents Assédic règlent les cas au lieu de dire qu’ils ne peuvent rien faire.

P : leur donner la possibilité de régler les cas, d’avoir accès aux dossiers.

Expérian : (Guillaume Dhaene était dans son bureau pendant la frappe du communiqué de presse, il a entendu ce que la brebis dictait au bouc) on n’est pas tout à fait d’accord avec ce que vous avez écrit. Notre métier, c’est prestataires. S’il s’avérait que nous ne respections pas la loi, vous croyez qu’on serait encore sur le marché ?

Le troupeau : OK, on enlève « illégal ».

Expérian : les croisements de fichiers, c’est vrai, c’est ce qu’on fait dans certains pays. (Expérian dit aussi que ce n’est pas de la « saisie » qu’ils font, mais de la « scanérisation » : étant donné que ni l’un, ni l’autre n’empêche la conservation des données, le troupeau accepte de mettre le 2e à la place du 1er).

Le troupeau est d’accord pour mettre « scanérisation » au lieu de « saisie ».

Blain : d’accord, on va repasser certaines consignes dans les agences Assédic.

Quelques fax plus tard

Le communiqué de presse amendé est envoyé de chez Expérian par fax à : Borloo, RDDV, direction générale de l’ANPE, Unédic, ANPE culture-spectacle.

La discussion reprend avec Blain. Pendant les jeux de fax, un autre groupe de brebis s’est occupé du texte à rédiger avec Blain pour les antennes Assédic, afin de leur rappeler qu’elles ont les infos et les compétences pour traiter les dossiers en souffrance. Blain s’est enfin rendu compte que ce que la cohorte lui demandait entrait dans son champ d’application.

La cohorte demande une réunion avec l’Unédic, entre vendredi et lundi prochain, pour parler business : c’est-à-dire parler technique, parler des cas pratiques à régler. Il s’agirait d’une réunion « d’experts », ceux de la cohorte (les vrais), et ceux de l’Unédic. Parce qu’il ne faut pas oublier que Blain semble frustré de n’avoir pas pu exercer ses talents véritables.

16h15 - Blain appelle sa direction pour fixer le RV « Là je suis devant 40 personnes (et au troupeau, en sortant) je reviens ». 10 à 15 minutes plus tard, il revient : « j’ai reçu l’ordre de partir » (une brebis lui demande de qui ?) « de Revoil ». « Interdiction de négocier quoi que ce soit ». « Je n’ai pas le droit de prendre RV avec vous pour régler des problèmes techniques ». « Revoil dit qu’on n’a rien à discuter ensemble ». « J’ai fait l’erreur de dire qu’on avait négocié un texte. Revoil n’est pas d’accord ».

P : les discussions ne peuvent pas avoir lieu sans nous, car personne mieux que nous ne sait comment ça se passe.

Blain : « J’ai reçu l’ordre de partir » (la cohorte s’indigne) « vous ne connaissez pas Revoil » (un des chefs d’Expérian, qui dit avoir assisté à leur conversation téléphonique par haut parleur interposé, confirme).

P (à Expérian) : mais vous pouvez faire pression sur l’Unédic pour appuyer notre demande.

Expérian : il ne faut pas compter là-dessus (et re sur Revoil, intraitable).

De fait, l’ambiance change d’un coup et de relativement détendue, genre dialogue, se tend, genre rupture de négo.

16h30 : Blain s’est enfui comme un voleur, désavoué par sa direction (pas de prime de Noël cette année). La cohorte décide de lever le camp et d’aller se trouver d’autres pâturages parce qu’il n’y a plus rien à glaner dans ce coin-là.

Le communiqué de presse de fin d’occupation sera fait à la Coord, home sweet home.

Bilan

La cohorte a beaucoup bossé, s’est bien entendue sur place, tous se sont écoutés, tout a été fait ensemble, pas de « négos » à 1, ou à 2. Chacun a trouvé sa place et fait ce qu’il avait à faire. Expérian a sans aucun doute fini la journée avec une autre image de la Coord, de ce qu’elle dit, de ce qu’elle veut, et pourquoi. Si Expérian ne s’était jamais soucié des « clients » (oui, c’est ce que sont les intermittents) dont il « scanérise » les dossiers, maintenant il sait à qui il a à faire. Le troupeau a prouvé par A + B aux représentants de l’Unédic et à Expérian qu’il était un vrai expert et connaissait son dossier, chose dont ne pouvait pas se vanter le malheureux Blain, malgré sa meilleure volonté, et on ne parlera même pas de Maillard.

Les retombées presse sont sympathiques (FR 3 petit sujet à 18h40, puis 19h57 de façon plus développée, et FR 2 au 20h, qui aurait pu mieux faire mais bon ; y a-t-il eu de la radio, de la presse écrite ?), merci à tous ceux qui ont bossé à les faire venir. Merci au CAP qui a très brillamment défendu le morceau toute la journée.


La note de Pascal Blain

Le communiqué de presse de fin d’action

Vidéo JT 20h de France2 07/12



Document(s) à télécharger :

Cr de l’action d’occupation d’xpérian 07/12/04

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Mise en ligne le : 9 décembre 2004



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