L’actualité sociale du moment confirme ce que nous pensons depuis longtemps, l’air du temps est à la précarisation du travail, à la paupérisation du salariat, et à la destruction des droits sociaux.
Aujourd’hui, le refus de cette orientation politique est fort et visible dans la rue, les facultés, et les lycées.
L’intermittence du travail dans le spectacle vivant, l’audiovisuel et le cinéma, se propage à l’ensemble du salariat sans la contrepartie d’une protection sociale suffisante, et le droit du travail est de fait amputé par ces nouveaux contrats de travail « CPE » et « CNE ».
Le 8 mars dernier, le MEDEF a invité les partenaires sociaux à suivre ses préconisations sur les annexes 8 et 10. Ils ont élaboré un projet de protocole qui aggrave encore plus l’actuel protocole du 26 juin 2003. Ce protocole continue sa basse manœuvre de « machine à exclure » qui éjecte les artistes et techniciens les plus exposés à la précarité, alors qu’il permet à ceux qui ont des revenus conséquents de percevoir des indemnités de chômage. La solidarité professionnelle et interprofessionnelle n’est plus de mise dans le système d’assurance chômage. Le plein emploi sera bientôt remplacé par le plein emploi précaire.
Le ministre de la Culture, enlisé dans ses effets d’annonces et ses déclarations contradictoires, refuse ouvertement d’utiliser la voie parlementaire pour abroger ce protocole que lui-même et son expert Guillot reconnaissent comme mauvais. Près de 470 parlementaires de tous bords ont signé une proposition de loi qui a pour but de donner un cadre législatif aux « futures » négociations des partenaires sociaux. Cette proposition de loi a été élaborée par le comité de suivi et n’attend plus que l’accord de Jean-louis Debré pour être déposée dans sa niche parlementaire.
En attendant la prochaine journée de négociation à l’UNEDIC, primitivement fixée le 7 avril 2006 et repoussée à une date inconnue, nous appelons l’ensemble de la profession à maintenir la pression par toutes les formes d’action possibles décidées collectivement et à se rapprocher du mouvement contre la loi mal nommée sur « l’égalité des chances », notamment les 6 et 7 avril, pour dire clairement notre refus de ce protocole injuste, inéquitable et mauvais.
Nous exigeons l’abrogation pure et simple de ce protocole et une négociation d’un nouveau protocole qui prenne en compte les propositions des syndicats non-signataires du protocole du 26 juin, de la Coordination Nationale des Intermittents et Précaires, du comité de suivi et de l’ensemble des personnes concernées.
Paris, le 5 avril 2006
SUD Culture Solidaires
12, rue de Louvois - 75 002 PARIS
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Mercredi 5 avril 2006
NDLR : Pour rappel la prochaine séance de « négo » sur les intermittents vient d’être fixée au 18 avril 2006