« ... une société dite d’abondance n’est pas une société où la misère n’existe pas, mais une société où la misère n’a pas de statut ; ce n’est pas une société où règne universellement la richesse, mais une société où domine le discours justificateur de la richesse. Ce déni de la pauvreté comme phénomène social et politique commande aux pratiques assistancielles à l’égard des malades et des pauvres. Certes la pauvreté pose bien un problème social, en ce sens qu’à partir d’un seuil critique les difficultés qu’elle suscite doivent être gérées à un niveau collectif. Mais elle ne peut pas être sociale dans sa genèse et sa signification. Fondement du paradoxe de la pauvreté dans une société d’abondance : la pauvreté à proprement parler n’existe pas, il n’y a que des pauvres, c’est-à-dire des individus qui portent en eux la raison principale de leur misère. »
Une lecture nécessaire au moment de la suppression du RMI et de l’instauration du RSA [1], le fichier pdf de ce texte de 1978 est téléchargeable là :
La « guerre à la pauvreté » aux États-Unis : le statut de l’indigence dans une société d’abondance, Robert Castel (Actes de la Recherche en Sciences Sociales, Année 1978, Volume 19, Numéro 1, p. 47 - 60).
Pour un contrepoint hexagonal et contemporain, à propos d’un gouvernement des conduites désormais fondé sur la notion de capital humain on consultera L’autonomie, fiction nécessaire de l’insertion ?, de Nicolas Duvoux ainsi que La personne devient une entreprise, note sur le travail de production de soi, André Gorz
La (re)lecture du Post-scriptum sur les sociétés de contrôle de Gilles Deleuze ainsi que celle de Une sociologie foucaldienne du néo-libéralisme est-elle possible ?, de Laurent Jeanpierre permettra également d’approfondir ces questions dont l’université ouverte organisée par la coordination des intermittents et précaires s’est emparée depuis 2006.
La coordination a dû déménager le 5 mai 2011 pour éviter une expulsion et le paiement de près de 100 000 € d’astreinte. Provisoirement installés dans un placard municipal de 68m2, nous vous demandons de contribuer activement à faire respecter l’engagement de relogement pris par la Ville de Paris. Il s’agit dans les temps qui viennent d’imposer un relogement qui permette de maintenir et développer les activités de ce qui fut de fait un centre social parisien alors que le manque de tels espaces politiques se fait cruellement sentir.
Pour contribuer à la suite :
• faites connaître et signer en ligne Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.
• indiquez à accueil cip-idf.org un n° de téléphone afin de recevoir un SMS pour être prévenus lors d’actions pour le relogement ou d’autres échéances importantes.
Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - L’Interluttants n°29, hiver 2008/2009
Pour ne pas se laisser faire, agir collectivement :
Permanence CAP d’accueil et d’information sur le régime d’assurance-chômage des intermittents du spectacle, lundi de 15h à 17h30. Envoyez questions détaillées, remarques, analyses à cap cip-idf.org
Permanences précarité, lundi de 15h à 17h30. Adressez témoignages, analyses, questions à permanenceprecarite cip-idf.org