Si vous aussi vous êtes fatiguéEs par le paternalisme qui parle à notre place, par la violence qui cherche à nous faire taire, rejoignez-nous à la manifestation féministe du 7 mars 2009 !
Parce qu’il existe pour la majorité des gens toujours deux classes distinctes,
les femmes et les hommes, et qu’il vaut mieux appartenir à la seconde qu’à la
première. Parce que nous revendiquons d’avoir le choix : de notre sexe, de notre
genre, de notre sexualité. Parce que nous désirons que les femmes, et touTEs
leurs alliéEs, puissent s’approprier leur corps et ses représentations, sans
devoir se conformer aux injonctions de normes oppressantes, réductrices et
stéréotypées, véhiculées dans tous les domaines.
Parce qu’il existe mille façons de faire rentrer dans le « droit chemin » les
insurgéEs contre leur sexe, leur genre, leur destin obligatoire : de l’assignation
forcée des intersexes par mutilations génitales, au viol de représailles contre
les lesbiennes ; de la psychiatrisation des trans’, aux violences masculines les
plus régulières - en France, tous les trois jours, une femme est assassinée par
l’homme avec qui elle vit.
Parce que notre santé passe en dernier, parce que le droit des femmes à disposer
de leur corps est sans cesse remis en question, comme le montre la récente
remise en cause du financement public du Planning familial et de nombreuses
autres associations d’éducation populaire, parce que le savoir gynécologique est
accaparé par les médecins, la contraception pas toujours remboursée, le droit
à l’IVG menacé sous l’influence de l’Église catholique. Parce que, partout, les
institutions qui exercent un pouvoir au nom de la religion ou d’une autorité
morale ou politique prétendent toujours contrôler nos corps.
Parce que nous sommes largement touchées par le VIH, discriminées dans les
essais par les labos qui ne prennent pas en compte notre métabolisme spécifique,
parce que nous n’avons pas le même accès à des traitements de qualité, parce
que nous sommes négligées dans les campagnes de prévention publiques,
parce que, précarisées, nous sommes particulièrement touchées par les attaques
contre la Sécurité Sociale, et notamment par l’instauration des franchises, ou par
la remise en cause de l’hôpital public.
Parce que nous sommes précaires et trop souvent à temps partiel sans l’avoir
choisi, que nous sommes toujours moins payées que les hommes à travail égal
et à qualifications égales, et que nous effectuons l’immense majorité du travail
gratuit appelé « travail domestique ». Parce que nous sommes les premières à
payer la crise et le démantèlement des services publics. Parce que, malgré les
lois et les effets d’annonce, le domaine public et politique nous reste toujours
largement fermé.
Parce qu’en tant que femmes racialisées, nous luttons dans tous les domaines
contre cette double oppression raciste et sexiste. Parce que la logique du racisme
s’attaque directement à notre droit à disposer librement de notre corps. Parce
qu’elle opère par exclusion, comme la loi sur le port de signes religieux à l’école
qui prétend nous « protéger » - en particulier les filles musulmanes - et en fait
contribue à nous stigmatiser, à nous enfermer dans le statut de « victimes » et à
nous marginaliser.
Parce que, sans papiers, nous souffrons tout à la fois de la précarité, de la
politique raciste du gouvernement français, des remises en cause du droit au
regroupement familial, de l’intensification des interpellations policières. Parce
que ce climat répressif nous éloigne encore davantage de l’accès aux soins.
Parce qu’en tant que prostituéEs, nous sommes mépriséEs, harceléEs et
criminaliséEs par la loi sur la sécurité intérieure (LSI) de 2003. Parce que le
délit de racolage passif accroît notre précarité et notre clandestinité et que nous
ne pouvons pas exercer notre activité dans des conditions décentes et qui nous
protègent.
Pour un féminisme qui refuse de voir son discours récupéré à des fins racistes,
qui sache se démultiplier, concevoir l’émancipation sous toutes ses formes, un
féminisme offensif qui lutte pleinement contre le système patriarcal et toutes
les oppressions, qu’elles soient de classe, sexiste, raciste ou liées à la sexualité,
un féminisme qui se revendique aussi des féminismes non-blancs, trans’ et
lesbiens.
suivie d’une Fête à la CIP, 14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou
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Plus d’infos sur www.feministespartout.blogspot.com
À l’appel de : Alternative Libertaire, Atelier de lectures féministes (cip-idf), CFPE (Collectif des Féministes Pour l’Égalité), Droits et prostitution, Étudions Gayment,
collectif Langues de putes, collectif Les mots sont importants, Mix-Cité Paris, Les Panthères roses, Pari-T, les Putes, le Torchon brûle toujours, les TumulTueuses
Lutter construit la puissance du nous