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L’économie et la police (ou : ce qu’il faut détruire), texte reçu de Rennes

Publié, le lundi 13 juillet 2009 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : mercredi 15 juillet 2009


Hier soir, quelques terroristes de la BAC et leurs complices de la Police Nationale ont commis un nouvel attentat. Leur cible a été cette fois-ci un rassemblement de protestation contre l’expulsion d’un squat à Montreuil. Comme de coutume, ils ont fait usage de matraques et de flash ball. Parmi les manifestants, trois ont été placés en garde-à-vue, plusieurs ont été blessés, l’un d’entre eux a été défiguré et a perdu un oil.

On ne fera pas semblant de constater que la police fait mal son travail : la police fait le travail qu’elle a à faire. Il lui faut autant que possible retarder l’explosion qu’elle ne pourra pas empêcher, et que les dérisoires pantins du G8 sont eux-mêmes d’ores et déjà forcés de prendre en compte. Cette explosion à venir sera la traduction politique de la « crise » qui affecte l’économie. Un éléphant socialiste le remarquait récemment dans les colonnes du Monde : la multiplication par deux du nombre de chômeurs et de précaires dans les pays riches, prévue à l’horizon 2010, pourrait difficilement rester sans conséquences.

Devant cet état de fait, on peut soit se demander quels remèdes vont permettre de relancer l’économie, soit se dire qu’il y a là l’occasion pour que jamais plus l’économie ne se relance, et qu’un avenir désirable s’ouvre de nouveau. Ceux qui défendent le second point de vue sont pour le moins minoritaires, mais leur discours est devenu beaucoup plus audible qu’il ne l’avait été pendant des décennies. Ceux qui défendent le premier point de vue ont pour souci premier de contenir cette audibilité. Autrement dit, ils doivent faire en sorte que la disposition à ne plus jouer le jeu de l’économie ne se diffuse pas, qu’elle reste à l’intérieur des étroites limites au sein desquelles on avait réussi à la cantonner : cercles militants, associatifs et « radicaux ». Mais cette opération va s’avérer de plus en plus délicate. Panser les plaies de la finance mondiale est une chose, faire accepter une précarisation sans précédent en est une autre.

Le pouvoir a donc un objectif précis : étouffer, aussi longtemps qu’il sera possible, les étincelles susceptibles de déclencher une explosion que chacun sait par ailleurs inéluctable. Ce qui veut dire aussi : étouffer la perception de la contingence radicale de l’économie et de ses impératifs. Pour cela, la police a carte blanche. Elle peut donc réprimer, expulser, emprisonner, casser des têtes, crever des yeux, lacérer des visages, briser des vies. En blesser un pour en effrayer cent. Elle choisira de préférence ses cibles dans les milieux politiques réputés les plus radicaux, et pourra alors invoquer le combat contre le terrorisme. La terreur d’Etat ne donne pas lieu à des « bavures », mais réduit les corps à sa merci, comme le savent déjà les habitants de Firminy.

Tous les moyens sont bons pour combattre les terroristes, disent la police et ses juges. Nous sommes bien d’accord ; à ceci près que les terroristes, ce sont eux. En finir avec la police et l’économie, par tous les moyens nécessaires.

Des membres présumés de la « mouvance anarcho-autonome »


Mais que fait la police ?





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