Nous refusons que tout au long de la vie la durée d’emploi gouverne nos existences pour les soumettre toujours plus au commandement de l’argent
14h Stalingrad Manifestation contre la politique de précarisation et d’austérité
La mobilisation contre la « réforme » des retraites visait précisément le gouvernement de la population salariée (avec ou sans fiche de paie) pour lequel l’emploi fait figure de sésame obligé de la simple possibilité de vivre. C’est du moins le cas pour qui ne fait pas partie du vaste club des millionnaires (2 200 000 en France) et de la mafia des prospères sévères ; de ces « gagnants » sur le dos du travail des autres et qui prétendent décider pour tous. Il n’est simplement pas possible de faire le dos rond, d’attendre des jours meilleurs. Et pas non plus possible de supporter la barbarie concurrentielle que l’on nous impose.
L’heure est une fois encore aux politiques d’austérité, et dans plusieurs pays d’Europe de nouvelles mobilisations commencent (par exemple en Italie).
Ici, la prochaine convention d’assurance-chômage va être « renégociée » par les partenaires sociaux. . Comme d’habitude on invoquera des « déficits » - et pas de Rolex... - pour restreindre les droits des chômeurs, intermittents et précaires.
À la journée, la semaine ou l’année, de l’école à la retraite, du congé maternité à la mort, pour obtenir des papiers sans avoir à montrer patte blanche ou ne pas devoir être honteux et tristes de n’être pas employés, nous refusons que tout au long de la vie la durée d’emploi gouverne nos existences pour les soumettre toujours plus au commandement de l’argent.
Si vous n’avez pas d’« assurance-volontaire retraite » et n’êtes pas absolument ravis de devoir compter - peut-être - sur un minimum vieillesse qui vous permettrait de survivre lorsque vous aurez 65 ans ;
Si pour pallier la perte de salaire lors des fins de contrat et des licenciements, vous ne voulez ni ne pouvez payer « l’assurance- volontaire chômage » que les économaîtres comme de nombreux experts, la CFDT et le MEDEF, veulent imposer ; si pour vous il est hors de question que le RSA reste interdit aux jeunes, non individuel et honteusement insuffisant et inacceptable de taffer pour des queues de cerises blettes, à temps partiel et au SMIC horaire, en stage et pour de la merde, à la tâche et au projet ;
Si vous savez déjà que vous n’aurez pas de retraites à 80 balais et que le suivi de Pôle emploi, les contrôles CAF, l’arbitraire d’institutions antisociales, l’imbécillité hargneuse et cruelle des discours de dénonciation de l’assistanat, la morgue des employeurs et l’égoïsme fanatique des nantis vous rendent malades de rage, alors que la Sécu n’en peut mais et que, malgré les syndiqués, les syndicats s’en foutent ;
Si enfin le désastreux consensus politique qui vante en boucle le travail et l’emploi pour mieux dégrader le travailleur vous fait vomir et vous révolte, rejoignez avec nous la manifestation annuelle organisée par des organisations de chômeurs depuis la mobilisation de l’hiver 1997/98.
Nous ne devons rien, prenons tout !
Assemblée-cantine de mouvement de l’AG interpro de Montreuil
Du monde, beaucoup de monde, mais une défaite que l’on doit penser ensemble. Pas pour se lamenter ou faire les ancien-ne-s combattant-e-s. Mais pour dresser un diagnostic sérieux, mettre à jour les manques, les ambivalences, les fragilités. Et se donner des éléments pour savoir quelles liaisons, quelles mutualisations, quelles actions sont nécessaires pour faire que dans l’urgence du mouvement soient acquis de nouveaux points de force. Sans forcément s’opposer aux logiques des partis et des syndicats, nous sentons qu’autre chose doit s’inventer, à l’écart. Qui décloisonnerait les réalités sociales des uns et des autres ? Qui repenserait la dimension locale de nos pratiques ? Qui empêcherait la récurrente opposition entre les salariés précaires et les « garantis » ? Qui éviterait de faire des « encartés » les dépositaires d’un mouvement qui se vit massivement sur le mode de la délégation ? Qui serait le terreau d’une nouvelle culture vis-à-vis d’un travail aux évolutions toujours plus inquiétantes ?
Nous invitons chacun et chacune à participer à ce bilan à travers des contributions travaillées, des contributions qui insistent surtout sur les limites, les difficultés, les hésitations rencontrées depuis l’intérieur (de soi, de son collectif, de son assemblée, de son organisation) dans le cadre du mouvement contre la réforme des retraites. Une cantine aura lieu ensuite, elle viendra alimenter nos ventres et - par le prix libre - la caisse de solidarité permanente qui se constitue désormais.
19h : assemblée
21h : cantine à prix libre
au local de Comme Vous Emoi
5, rue de la Révolution - Montreuil
M° Ligne 9 - Robespierre / Croix de Chavaux