La ville de Paris a concédé le « 14 quai de Charente » à la Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile-de-France (CIP-IdF) en 2003, à la suite du mouvement des intermittents et du forum social mondial. Depuis, ce lieu n’a cessé d’être un creuset ouvert à toutes celles et à tous ceux qui ont besoin de s’auto-organiser pour lutter, faire respecter leurs droits, à toutes celles et tous ceux qui veulent partager parole et réflexion, mettre en place des solidarités.
Après des mois d’incertitude et de négociations sans résultats sur le relogement de la Coordination, un jugement du Tribunal d’Instance a ordonné l’expulsion.
La CIP-IdF a besoin d’un lieu pour continuer à réunir des salarié-es, des précaires, des chômeurs qui ne sont pas structuré-es dans le cadre d’une activité ou d’un secteur déterminé et qui veulent s’organiser, se rencontrer, s’entraider pour mieux se battre pour leurs droits et leur dignité.
Depuis 2003, SUD Culture Solidaires travaille en collaboration étroite avec la CIP-IdF, qu’il s’agisse notamment du mouvement de 2003, du comité de suivi de la réforme de l’Unedic à l’Assemblée nationale, enquête collective sur l’intermittence et la précarité (1), de KO-Cannes, de l’EuroMayDay, des nouveaux droits des chômeurs.
A l’heure des prochaines « négociations » de la convention UNEDIC, la disparition de ce lieu emblématique briserait une part des solidarités indispensable en ces temps où tout pousse au chacun pour soi, où chacun a besoin d’espace pour retrouver, avec d’autres, la capacité de ne pas se laisser faire, de réinvestir son temps de vie, comme le récent mouvement de grande ampleur contre la réforme des retraites l’a de nouveau démontré.
La CIP-IdF lutte depuis des années. Aujourd’hui, des hommes et des femmes révolté-es par les méthodes du gouvernement, hier isolé-es, se réunissent pour ensemble affirmer l’espoir d’un autre présent, d’un avenir possible. Il n’est pas question d’accepter que soient brisées ces solidarités !
En ne tenant pas ses engagements, la Mairie socialiste de Paris se déshonorerait. La demande de la CIP, soutenue par plusieurs groupements et syndicats, notamment de professionnels de la culture, dont notre syndicat, et par des milliers de signataires de la pétition Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde : l’attribution d’un lieu approprié pour que la CIP-IdF puisse poursuivre son travail de débat et d’organisation de la résistance.
SUD Culture Solidaires assure la CIP-IdF de sa solidarité. Il ne saurait y avoir d’expulsion sans solution immédiate et adaptée de relogement. Dans cette perspective, il est indispensable que la Ville de Paris rétablisse au plus vite le dialogue, propose une solution viable de relogement et agisse pour qu’aucune suite ne soit donnée à la demande d’astreinte financière.
Nous en appelons à la solidarité de tous. La ville peut reloger la CIP-IdF : qu’elle le fasse.
Paris, le 28 Novembre 2010
(1) Cette enquête, dont une phase se poursuit actuellement est financée par la région Île-de-France, et comme l’ensemble des activités, serait probablement irrémédiablement compromise en cas d’expulsion sans relogement.
SUD Culture Solidaires
12, rue de Louvois - 75002 PARIS
Tel / 01.40.15.82.68 - fax / 01.40.15.85.99
Contact mel : sud[at]culture.fr
http://www.sud-culture.org
- Pas d’expulsion avant un relogement qui permette la continuité des activités. SUD Culture Solidaires
La seule « proposition » de la mairie est un relogement cité Curial, dans un local qui nécessite des travaux et devra être évacué... au printemps ou à l’automne prochain.
Si nous acceptions, nous serions de nouveau soumis à une incertitude maximale quant au maintien et au développement des activités en cours, comme c’est le cas depuis déjà plus de deux ans. Cette « proposition » n’a rien du « relogement pérenne » autrefois évoqué par des responsables municipaux. Elle ne correspond pas non plus aux engagements du Maire de Paris. Continuons à exiger de la Ville un réel relogement.
Merci de signer et de faire connaître la pétition en ligne :
Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde, la coordination doit être relogée
L’expulsion paraît imminente.
Mercredi 1e décembre à 18h
Contre l’expulsion programmée de la CIP-Idf, invitons-nous au « compte rendu de mandat » de B. Delanoë, Espace Reuilly, 21, rue Hénard, Paris 12e, M° Montgallet ou Dugommier.
Il fait froid dans ce monde. Ça commence à se savoir.
Face à cette situation, d’autres prises de position contre l’expulsion et pour le relogement :
Solidarité avec la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France - Union syndicale Solidaires
Monsieur le Maire, mon cher Bertrand,
Expulsion de la Coordination des intermittents et précaires ? Inadmissible ! - Synavi
Reloger la Coordination des intermittents et précaires est urgent - Société des réalisateurs de films (SRF)
Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde a recueilli 6300 signatures. Pour faire boule de neige, avant d’être à la rue, n’hésitez pas à faire circuler ce texte par mel et à le publier, à le faire publier sur des blogs et sites amis et solidaires.
Un fichier pdf pour impression de ce recto/verso et une possibilité d’envoi à des contacts mels sont disponibles sur la page où habiter le monde est signable en ligne :
http://soutien-cipidf.toile-libre.org/
Vous êtes également invités à exprimer et à solliciter des expressions publiques de solidarité auprès des organisations, compagnies, syndicats et collectifs susceptibles de défendre la légitimité de cette expérience d’auto-organisation, actuellement menacée.
Ces publications et ces déclarations sont à communiquer à accueil[at]cip-idf.org.
Merci de votre soutien.
Paris et alentours, pour ne pas se laisser faire, agir :
• Intermittence du spectacle, permanence CAP, Conséquences de l’Application du Protocole Unedic : cap cip-idf.org
• Permanence Précarité : permanenceprecarite cip-idf.org
Lundi de 15h à 18h, à la coordination des intermittents et précaires, 14 quai de charente, Paris 19e, M° Corentin Cariou, ligne 7, Tel 01 40 34 59 74