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Alerte ! Pôle emploi commence à radier pour refus d’Offre Raisonnable d’Emploi

Publié, le samedi 17 septembre 2011 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : mardi 2 septembre 2014


Vous êtes « disponible à la recherche d’un emploi », candidat, comme ils disent [1]. Vous savez lire, écrire, compter, conduire ? Rien ne devrait empêcher un employeur d’exploiter vos compétences, de faire de vous un élatalagiste, une caissière, un livreur, un gardien de parking, l’exécutant de toute fonction dont une entreprise, publique ou privée, pourra avoir besoin...

Management des précaires.
Telle est du moins l’orientation de l’Unedic. Policemploi, qui est la première boite de placement, travaille avec les entreprises d’intérim, doit « se rapprocher des employeurs », satisfaire leurs besoins. Et le chômeur ne pas se croire tout permis. Démissionner d’un taff dont on ne veut pas, que l’on ne supporte plus, c’est perdre 4 mois d’allocation en début de période de chômage [2].

Pour mieux formaliser la disponibilité du chômeur, éviter que lorsqu’il préfère ne pas prendre un taff il se croit libre de le faire, il fallait aussi à ceux qui nous gouvernent [3] trouver une solution pour faire boire l’âne qui n’a pas soif.

Avec seulement moins d’un chômeur sur deux indemnisé, mal et pour pas longtemps, l’aiguillon de la faim n’était ni assez acéré ni assez régulièrement piqué dans la carcasse de récalcitrants dont la fâcheuse inertie peut à tout moment gripper les nerveux rouages de la concurrence. On a donc inventé l’« offre raisonnable d’emploi » (ORE) qui fixe des modalités de l’emploi que l’on ne peut refuser sous peine de sanctions. Dans un premier temps, la mesure n’a pas été appliquée, faute d’emploi, faute de moyen pour ce « suivi ». Mais, voilà, une première phase de la restructuration de Pôle emploi est passée. Comme le promettait Wauquiez lorsqu’il était ministre de l’emploi, après les fondations (la fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC), après le gros oeuvre [4] et néo-management des agents du Pôle [5], avec les mises au point incessantes et les conflits afférents [6], ça prend du temps... et ça en prendra encore, va falloir s’occuper des finitions, tarabuster ce chômeur qu’on arrive pas bien à suivre, à guider, à coacher. Adéquation entre l’offre et la demande qu’on vous dit !

Policemploi, c’est le social tel qu’en lui même : toujours en crise-restructuration. Jusqu’à maintenant, l’ORE était restée dans la boite à outils du contrôle, très peu voire pas appliquée. Mais voilà que des sanctions pour « refus d’offre raisonnable d’emploi » interviennent...
Ils iront au bout de ce qu’ils peuvent. Calmer leur joie, limiter leur domination, la remettre en cause, c’est encore et toujours l’affaire de tous : évitement « individuel » [7], comportements diffus de refus, actions collectives [8] doivent se conjuguer pour que nous ne soyons pas plus écrasés que jamais.

Surveillons Policemploi.
Si vous êtes confrontés à cette saloperie d’ORE, prenez contact, racontez nous comment ça se passe, comment vous vous y opposez, voyons ensemble ce qui se peut se faire et faisons le savoir ! Passez à la perm le lundi à 15h, écrivez à permanenceprecarite cip-idf.org.


Un article publié par Recours radiations :

Et voilà les radiations pour refus d’Offres Raisonnables d’Emploi !

La pression s’accroît sur les chômeurs à Pôle Emploi

Comme nous avions vu arriver les procédures de radiation pour absences à convocations à entretiens téléphoniques [9], et les procédures de radiation pour retards à convocations, nous voyons arriver, sur notre site, les procédures de radiations pour refus d’ORE, signe d’une intensification nationale des radiations pour ce motif.

L’offre Raisonnable d’Emploi, ou ORE c’est quoi ?

C’est une offre d’emploi qui doit être conforme au « Projet Personnalisé d’Accès à l’Emploi » (PPAE) selon la loi « droits et devoirs des demandeurs d’emploi » du 1er août 2008 [10]. Le PPAE est un élément déterminant pour le demandeur d’emploi puisqu’il fixe ses engagements vis-à-vis de Pôle emploi en terme notamment de recherche ’emploi. Le refus d’élaborer ou d’actualiser le PPAE peut être sanctionné par Pôle Emploi.

Le PPAE précise notamment :
• la nature et les caractéristiques de l’emploi ou des emplois recherchés (CDD, CDI, temps plein ou partiel...)
• la zone géographique privilégiée pour la recherche d’emploi
• le niveau de salaire attendu (en respectant les conventions collectives et les salaires normalement pratiqués sur la région)
• les actions que Pôle emploi s’engage à mettre en oeuvre, notamment en matière d’accompagnement personnalisé, de formation et d’aide à la mobilité.

Ce PPAE doit être élaboré et actualisé conjointement par le demandeur d’emploi et son conseiller.

Pour qu’il y ait refus d’Offre Raisonnable d’Emploi :
• Il faut avoir refusé deux offres d’emploi.
• Les deux offres d’emploi refusées doivent correspondre aux caractéristiques du PPAE précédement signé.

Des PPAE bâclés qui ne retranscrivent pas la volonté du demandeur d’emploi

Le temps réservé aux entretiens d’inscription est tel que le PPAE est souvent rédigé à la hâte. De plus, les demandeurs d’emploi sont rarement informés de l’importance du PAE et des conséquences d’un PPAE qui ne correspond pas aux caractéristiques de l’emploi recherché...

Pour aller plus vite et ne pas se perdre en explications, le conseiller renseignera, logiciel oblige, des cases qui sont en complètes contradictions avec les choix du demandeur ’emploi. C’est ainsi qu’un demandeur d’emploi peut découvrir, en regardant son PPAE, qu’il recherche un emploi à temps partiel allant de 4 à 40 heures par semaine, un CDI, en même temps qu’un CDD etc...

En effet, le système informatique est conçu de telle manière que, même si le demandeur d’emploi recherche un CDI, il faudra renseigner des cases relatives à un DD à durée minimum et maximum.. La solution, certains conseillers l’ont trouvée : ils enregistrent une recherche en CDI et inscrivent dans la case CDD, un CDD inimum de 98 mois et un CDD maximum de 99 mois (ce qui équivaut à un CDI ces durées de CDD n’existant pas dans le code du travail, mais chut, le logiciel ne le sait pas)... D’autres renseignent ces cases avec un minimum d’un mois, et un maximum de 12 mois, et le demandeur d’emploi recherchant un CDI se retrouve à rechercher un CDD, malgré lui ! Si une offre d’emploi en CDD d’un mois lui est proposée, il se devra de l’accepter... même s’il cherchait un CDI ! Pour le plein temps ou le temps partiel, les mêmes causes produisent les mêmes effets, logiciel oblige !

Faute d’un réel accompagnement personnalisé, le PPAE est parfois élaboré ou modifié par le conseiller seul, sans s’être assuré auprès du demandeur d’emploi qu’il est conforme à ses souhaits, et sans que ce dernier ait copie de son nouveau PPAE...

Des offres d’emploi qui n’ont rien de raisonnables

Des demandeurs d’emploi viennent exposer sur notre site les procédures de radiations pour refus d’ORE dont ils sont victimes, on voit pêle-mêle des sanctions prononcées suite à :
• Une seule offre refusée
• Refus de deux fois la même offre d’emploi à un mois d’intervalle
• Des offres d’emploi qui n’ont pas les caractéristiques de l’Offre Raisonnable d’Emploi puisqu’elles ne correspondent pas au PPAE du demandeur d’emploi.
• La découverte d’un PPAE qui ne correspond pas à leurs souhaits
• La plainte d’un employeur qui n’a pas compris pourquoi le demandeur d’emploi refusait de reconduire une période « d’initiation ( ?!) » d’une demi journée...

Intensification spécieuse des propositions d’offres d’emploi

Les demandeurs d’emploi sont arrosés d’offres d’emploi tout azimut ne correspondant pas nécessairement à leur profil, entre autres, par mails. Les demandeurs d’emploi qui hangent de boite mails, ou ceux qui ouvrent leur boite de manière occasionnelle peuvent se voir sanctionner faute d’avoir pris connaissance, à temps, des informations qui leur parviennent par ce mode de « communication ».

Ces mises en relations à distance se substituent à un accompagnement personnalisé, et empêchent toute explication, toute question, tout dialogue. La seule issue pour le demandeur d’emploi est d’appeler le 3949 qui le renvoie, immanquablement vers son agence Pôle Emploi, qui l’invitera à formaliser ses questions par écrit... en attente d’une improbable réponse...

Cette intensification des radiations pour ORE est illégale

Dans le cadre du PPAE, les actions que Pôle Emploi s’engage à mettre en oeuvre doivent être précisées, notamment en matière d’accompagnement personnalisé, de formation et d’aide à la mobilité, telle est la loi !

Au lieu de cela, Pôle Emploi met toujours plus de distance entre le demandeur d’emploi et ses services*, et s’il est prompt à lui rappeler ses devoirs, à lui réclamer des indus, il ne se donne pas les moyens de l’informer, de le conseiller. Pire, il se met hors la loi en ne remplissant pas ses engagements en matière d’accompagnement personnalisé.

La pression sur les chômeurs s’accroît aussi à l’extérieur

En parallèle, certains responsables politiques se lancent dans une « compétition » en matière de déclarations démagogiques pour dénoncer l’assistanat, les abus, la fraude, et préconisent le travail obligatoire gratuit pour certains chômeurs.

Nous persistons à dire que les chômeurs ne sont ni responsables, ni coupables de la situation qu’ils vivent. Il n’y a donc aucune raison pour qu’ils fassent des travaux forcés fussent-ils d’intérêt général. Cette proposition est injuste, illégale et absurde. Si elle était mise en oeuvre, elle produirait immanquablement des suppressions de postes. Une fois licenciés, les ex salariés iraient s’inscrire à Pôle Emploi, qui, après un certain délai, les inciterait, sous peine de radiation, à aller travailler gratuitement là, où... des chômeurs étaient salariés selon les règles du code du travail et des conventions collectives.

L’offensive est bien trop grande pour que les chômeurs restent isolés. La résistance, la solidarité est plus que jamais d’actualité. Nous appelons les chômeurs et précaires à rejoindre les collectifs de chômeurs là où ils existent, à les créer là où il n’y en a pas.

Dans la défense des demandeurs d’emploi devant les tribunaux (administratifs, d’instances ou de grandes instances), nous intégrerons tous ces éléments et, à chaque fois que nous le pourrons, nous ferons évaluer les préjudices subis afin qu’ils soient réparés.

Source : Recours radiations

*voir au sujet de cet évitement et de cette mise à distance des chômeurs, cet exemple où l’État discute avec lui-même, un rapport du Conseil Économique, Social et Environnemental, Pôle emploi et la réforme du service public

Quelques précisions pour ne pas se faire enfumer

Chaque inscription au chômage donne « automatiquement » lieu à la production« d’un PPAE. La façon dont on est codé à ce moment là est déterminante puisqu’elle conditionne l’application de l’ORE. Quelque soit l’emploi que vous recherchez ou êtes éventuellement prêt à accepter (CDD, Intérim, temps partiel), vous avez intérêt à déclarer que vous postulez pour un CDI à temps plein. Ça ne vous empêche pas de vous inscrire sur le site Pôle pour des annonces qui ne répondent pas à ces caractéristiques, ni de prendre ensuite un taff qui ne correspond pas (70% des embauches s’effectuent en CDD), mais cela permet d’éviter de se voir proposer d’office »tout ce qui se présente".

Idem, déclarez la qualification, le salaire recherché les plus élevés possible en fonction de votre parcours passé, et à venir (reconversion, formation). Là il faut marchander, discuter le bout de gras, mais lors du premier entretien consacré à l’inscription, on vous fera moins sentir que par la suite qu’il faut être raisonnable", réaliste, s’adapter (plus longtemps vous êtes chômeur, plus vous en êtes responsable et punissable). Donc surtout, lors de l’inscription, vérifiez que ce que vous avez indiqué est spécifié.

En bref, plus vous placez « haut » la barre, plus ils mettrons longtemps à vous faire dégringoler vers la sanction.

Si vous ne voyez pas comment refuser de postuler sur un taff dont vous ne voulez pas, plusieurs moyens s’offrent à vous de ne pas le prendre sans être sanctionné. L’un des plus logique est que votre refus d’emploi se traduise par un refus d’embauche par l’employeur. Puisque le capital paraît désormais disposer de toute faculté d’initiative, autant la lui concéder de bonne grâce dans un tel cas...

Rater l’entretien d’embauche. D’habitude c’est vécu comme une épreuve (« serais-je pris ? »). Si vous devez y perdre votre temps, créez des problèmes là où c’est vous qui devriez en avoir. Vous pourrez ensuite rire de ce moment de théatre avec vos amis : d’une manière ou d’une autre, ayez l’air inemployable : pas rasé, pas fringué(e) comme il faudrait, écrire illisible, aborder l’ordi à l’envers, devenir vert et tomber dans les pommes en montant sur le fenwick, etc. Ou encore, au titre des hobbys qui vous tiennent vraiment à coeur, dites « lutter pour la justice sociale », ou laisser entendre que vous voulez intégrer ou créer une section syndicale.

Rater la période d’essai, même principe directeurs, « s’avérer peu employable », vous trouverez bien quelque chose, le patron préfère avoir affaire à des éléments utiles, qui ne posent pas de problèmes, travaillent vite et bien, paraissent partager suffisamment les objectifs de l’entreprise, etc.

Ni emploi forcé, ni culpabilisation, ni management, grève des chômeurs !

Pôle emploi : déjouer les convocs pour « entretien téléphonique », les radiations, le suivi...



La coordination avait dû déménager le 5 mai 2011 pour éviter une expulsion et le paiement de près de 100 000 € d’astreinte. Provisoirement installés dans un placard municipal de 68m2, nous vous demandions de contribuer activement à faire respecter l’engagement de relogement pris par la Ville de Paris. Il s’agissait d’imposer un relogement qui permette de maintenir et développer les activités de ce qui fut de fait un centre social parisien alors que le manque de tels espaces politiques se fait cruellement sentir.

Nous sommes tous des irréguliers de ce système absurde et mortifère - L’Interluttants n°29, hiver 2008/2009

De la légitimité de frauder les minima et de quelques conseils à cette fin

Pour contribuer à la suite :

• faites connaître et signer en ligne Nous avons besoin de lieux pour habiter le monde.

Après bien des soucis avec une Ville de Paris qui s’était pourtant engagée à nous reloger, la coordination a dû déménager pour éviter une expulsion et le paiement d’une astreinte. Nous sommes actuellement hébergés à la commune libre d’Aligre.

Pour partager infos et expériences, ne pas se laisser faire, agir collectivement,
passez aux permanences, les lundis de 15 à 18h au Café de la Commune Libre d’Aligre, 3 rue d’Aligre, Paris 12ème, Tel : 01 40 34 59 74

Beaucoup d’argent parce que je suis nombreux



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