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Colloque d’information à Jussieu les 30 et 31 octobre 2003

Publié, le mardi 28 octobre 2003 | Imprimer Imprimer |
Dernière modification : mercredi 29 octobre 2003


Colloque d’information et de débats sur les réformes politiques actuelles en France à destination des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des citoyens

Colloque organisé par des enseignants-chercheurs de toutes disciplines des
deux universités du campus de Jussieu (Paris 6 et Paris 7)

Colloque d’information et de débats sur les réformes politiques actuelles en France à destination des étudiants, des enseignants, des chercheurs et des citoyens

- JEUDI 30 et VENDREDI 31 octobre 2003  : Philosophie de la réforme
- Campus de Jussieu 2, place Jussieu, 75005 Paris, station de métro Jussieu, ligne 7, lignes de bus 67 et 89.
- AMPHI 24 : au pied de la tour 24, derrière la tour centrale, vers la gauche
- 
Appel  :

France, Automne 2003 : retraites, intermittents du spectacle, archéologie, droit d’asile, droit d’auteur, enseignement, énergie, santé...

Devant le spectre d’un désastre imminent et répété, tout devient permis ! : il n’est plus temps de chercher les causes du mal, seulement d’appliquer une panacée ! : la Réforme, et de la confisquer par l’Expertise.

Ce colloque se propose :

- de reprendre un peu du temps volé par la course effrénée aux réformes,
- de remettre véritablement en question la possibilité et les formes de la
Réforme,
- de porter une critique large non sectorielle
- sur les menaces pesant sur l’enseignement, la recherche, le service
public, le spectacle, la santé, la justice, le syndicalisme, le droit
d’auteur, le droit d’asile,
- d’analyser les différentes réformes engagées et réfléchir à l’esprit quiles unit et les commande,
- de mettre à jour la « !philosophie de la réforme ! ».

- PROGRAMME :

Jeudi 30 octobre

9h30-12h30 : Enseignement, Recherche.

Table ronde animée par Françoise Lavocat, Joël Pothier, Jacqueline Nacache
- Nicolas Benies, économiste, militant syndical
- Christian Biet, professeur Université Paris X
- Daniel Dobbels, écrivain, chorégraphe
- Guillaume Lecointre, phylogénéticien
- Jean-Marc Lévy-Leblond, physicien et épistémologue, Université de Nice
- Marie-Christine Marinval, Paris I, Archéologie environnementale
- Frédéric Neyrat, sociologue, Université de Limoges

14h30-17h30 : Culture, Spectacle.

Table ronde animée par Hervé Joubert-Laurencin, Christophe Bident
- Jean-Marc Adolphe, revue Mouvement
- Robert Cantarella, directeur du Centre Dramatique National de Dijon
- Frédéric Fisbach, metteur en scène
- Laurent Guilloteau, Agir contre le chômage, Précaires associés de Paris
- Sylvain Kassap, musicien clarinettiste
- André Markowicz, traducteur, écrivain
- Françoise Morvan, écrivain traductrice
- Dominique Pifarely, violoniste musicien
- Claire Simon,cinéaste
- Bruno Tackels, philosophe, dramaturge
- François Tanguy, metteur en scène
- Jérôme Tisseran, coordination des intermittents et précaires d’Iles de France

En soirée 19h30-21h30 :
- Films surprises et documents inédits proposés par Pierre Carles et
- l’ association Cinesept

Vendredi 31 octobre

9h30-11h15 : Santé, Environnement

Table ronde animée par Joël Pothier, Pascal David
- Sylvain Berda, pédopsychiatre, Seine-Saint-Denis
- Jean-Louis Giovannoni, infirmier en psychiatrie, poète
- Patrick Pelloux, médecin urgentiste
- Jacques Testart, directeur de recherche INSERM (OGM)

11h30-13h00 : Droit des citoyens, droit d’asile

Table ronde animée par Yannick Séité, Joël Pothier, Pascal David
- Dominique Noguères, avocate, comité de direction de la LDH, réfugiés
- Claire Rodier, GISTI
- Gilles Sainati, Syndicat de la Magistrature
- Isabelle Saint-Saëns, revue Vacarme
- Clément Schouler, magistrat Syndicat de la Magistrature
- Silvia Serrano , Comité Tchétchénie

15h00-17h30  : Synthèse : temps, travail, temps de travail.

Table ronde animée par Yannick Séité, Pascal David
- Yves Citton, Professeur de littérature à Grenoble !III
- Bernard Friot, économiste Université de Nanterre
- Michèle Riot-Sarcey, historienne, Professeur à Paris-8
- François Soult, auteur d’un livre, EDF, chronique d’un désastre inéluctable
- et plusieurs intervenants des demi-journées précédentes

Colloque organisé par des enseignants chercheurs en lettres, biologie, cinéma,
physique du campus de Jussieu (Paris 6 et Paris 7) :
- Christophe Bident
- Pascal David
- Hervé Joubert-Laurencin
- Françoise Lavocat
- Joël Pothier
- Yannick Séité


COLLOQUE « PHILOSOPHIE DE LA REFORME » LA FRENESIE REFORMATRICE

En cette rentrée universitaire 2003, la volonté impatiente de réformer partout se confirme, s’énonce, se manifeste, aboutit : retraites, intermittents, archéologie, droit d’asile, droit d’auteur, enseignement, santé...

Cette fébrilité tous azimuts s’accompagne d’un discours selon lequel chacun
désormais a, aurait admis la nécessité de ces réformes, de la réforme. D’où la
rhétorique du sauvetage : Il faut sauver la sécu !! On a sauvé les intermittents !

Une fois créé le spectre du désastre imminent, tout devient permis : il n’est
plus temps de chercher les causes du mal, seulement d’appliquer une panacée : la Réforme, et de la confisquer par l’Expertise.

Ainsi, au premier coup du troisième millénaire, par un étonnant renversement
de langage, la citrouille s’est muée en carrosse, le conservateur s’est métamorphosé en réformateur, et le réactionnaire en révolutionnaire.

Du côté des plus nombreux (ceux qui tirent le carrosse), et puisque le système doit rester en équilibre, celui qui arrive à survivre de son travail a été
symétriquement réincarné en « privilégié ! ».

Et si ce consensus de la réforme n’existait que dans le discours de ceux qui ont intérêt à la diffusion de son idée ! ? S’il ne s’agissait que d’une idéologie plébiscitant son propre mouvement ? Si la « concertation ! » n’était qu’un mot qui ne renvoie à nulle pratique démocratique authentique ?

Les « !Accords ! » signés par des instances ne représentant qu’une fraction de ceux
sur lesquels s’en feront sentir les effets, et qui pourtant engagent la vie de ceux qu’ils concernent ; réformes souvent imposées par des instances qui n’ont de compte à rendre à personne, sans la moindre consultation de ceux qui devront en connaître les conséquences, voire sans la moindre information délivrée !à ceux qui devront les appliquer.

Le déni de l’existence de toute solution alternative est donc la réalité de cette pratique réformiste et fonde sa philosophie. Il suppose sans le dire que les réformés ne sauraient être les acteurs de leur propre réforme, encore moins les contestataires de son bien-fondé.

La « !philosophie de la réforme ! » postule des sujets ignorants des conditions d’exercice de leur propre profession et de leurs responsabilités de citoyens.

LE TEMPS DE LA REFLEXION

Le colloque de Jussieu se propose de reprendre un peu du temps qui nous est
volé par la course effrénée aux réformes. Au-delà de la connaissance partielle que chacun de nous peut avoir sur son « !secteur ! », le moment est venu de porter une critique plus large sur les menaces qui pèsent sur l’enseignement, la recherche, le service public, le spectacle, la santé, la justice, le syndicalisme, le droit d’auteur, le droit d’asile.

Il nous faut analyser les différentes réformes engagées et réfléchir à l’esprit qui les unit et les commande : il nous faut mettre à jour la « philosophie de la réforme ».

Deux journées de travail en commun regroupant, autour de quatre ensembles
articulés de thèmes ou de questions, des personnes venues d’horizons disciplinaires et professionnels très variés, ont l’ambition d’interroger cette compulsion réformatrice, et de montrer qu’existent d’autres pensées de
la réforme, comme existent aussi parfois de bonnes raisons de s’opposer à la
mise en oeuvre de telle ou telle de ses incarnations.

- En arrière-plan, une interrogation, une inquiétude : est-il encore possible aujourd’hui à l’Université d’aborder collectivement des enjeux sociaux et politiques essentiels ! ? Est-il possible de penser ensemble par-delà l’extrême spécialisation de chacun ?

Par ailleurs, l’université peut-elle s’ouvrir à la parole, à l’expertise et à la critique de ceux qui n’en sont pas des usagers, des acteurs ordinaires !?

Le caractère interdisciplinaire du campus de Jussieu se prête à une telle mise
à l’épreuve.





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