Chers collègues artistes, techniciens, compagnies de théâtre, producteurs de films, de l’audiovisuel ou du spectacle vivant,
Le 1er octobre prochain, les « droits rechargeables », les nouvelles règles de calcul pour l’activité réduite, l’activité conservée, les différés vont s’appliquer.
Dans moins d’une semaine, la réforme de l’assurance chômage signée le 21 mars 2014 entrera en application dans sa totalité. Des milliers de chômeurs, de salariés à temps partiel, d’intérimaires et autres intermittents de l’emploi, vont ainsi constater que cette nouvelle convention s’attaque aux droits de TOUS les chômeurs, et pas seulement, comme le répètent à l’envie politiques et médias, aux droits des seuls intermittents du spectacle.
Le lendemain, le 2 octobre, aura lieu une réunion plénière de la table dite « de Valls » [1] où, jusqu’à présent, personne n’a répondu à aucunes de nos demandes :
Ouverture de véritables négociations
Accès aux chiffres bruts de l’UNEDIC pour l’expertise des différentes propositions dont celles portées par le Comité de suivi [2]).
Seule notre mobilisation à tous peut forcer ce gouvernement à abroger la convention d’assurance chômage et à ouvrir de véritables négociations, ou bien à légiférer pour obliger l’application d’un autre modèle [3].
Face au travail concret et précis que nous avons fourni concernant la zone de non droit qu’est Pôle Emploi (cas concrets de dossiers bloqués ou supprimés sans preuve, indus abusifs, contrôles mandataires, etc...), et la nécessité d’un régime d’assurance chômage adapté (continuité de revenu à des pratiques d’emploi discontinue), nos interlocuteurs ont tous montré leur incompétence sur le dossier. Leur manque de méthode pour élaborer des solutions, et bien évidemment leur mépris pour ce que nous défendons : la mise en place de nouveaux droits sociaux fondés sur la mutualisation interprofessionnelle.
Durant tout l’été, et jeudi dernier encore lors des ateliers sur « la protection sociale » et « les relations aux organismes gestionnaires », ils n’ont fait que botter en touche, renvoyant les sujets à des accords de branche, nous parlant de CDI pour résoudre la précarité des artistes.
Quand nous défendons fermement nos demandes d’expertises et de renégociations de la convention d’assurance chômage, nous nous entendons dire : « nous n’avons pas à répondre à vos injonctions ». Voilà tout ce qu’ils ont à nous répondre.
C’est ce que nous entendons leur dire à notre tour.
Ni ce simulacre de concertation, ni les mesures provisoires sur le différé, ne vont régler le problème !
Le dialogue social n’existe pas
10 chômeurs sur 10 doivent être indemnisés
Les droits doivent être adaptés à la discontinuité de l’emploi
L’assurance chômage doit être un grand enjeu national.
C’est pourquoi la Coordination Nationale des Intermittents et Précaires appelle tous les concernés à la grève nationale pour le 1er octobre 2014 avec la CGT spectacle qui a déposé un préavis de grève reconductible pour le 1er octobre 2014.
Faire grève est un choix difficile qui appelle au débat à l’intérieur des équipes. Nous sommes tous confrontés à cette même difficulté de ne pas jouer et aux risques financiers que la grève engendre. Le public, qui a montré son soutien depuis des mois, le comprend bien ; si aujourd’hui nous en sommes à faire grève, à refuser d’exercer ce métier qui nous est cher, c’est que la grève – comme celle du Printemps des comédiens et de dizaines d’équipes sur toute la France en juin dernier et cet été – est le seul langage que comprend le gouvernement. Nous avons tout essayé. [4]
Il nous semble nécessaire et même crucial que la mobilisation de cette journée soit forte, tant par la grève que dans la rue et dans des actions.
Nous appelons tous les intermittents de l’emploi, chômeurs et précaires à rejoindre le mouvement pour exiger l’abrogation de cette convention anti-chômeurs, et peser sur la table Valls qui se tiendra en plénière le lendemain 2 octobre.
Nous savons désormais organiser des systèmes de solidarité : des caisses de grève ont été mises en place pour pallier aux risques financiers pris par les grévistes.
Nous vous invitons à vous réunir en assemblée générale pour débattre ensemble et vous positionner sur cet appel lancé à tous, nationalement.
Déjà plusieurs équipes sont en train de se positionner pour la grève ce jour là.
Nous sommes tous concernés, soyons tous mobilisés.
La coordination des Intermittents et Précaires d’Ile-de-France.
Assemblée Générale Unitaire
Lundi 29 septembre à 19h
La Bellevilloise 19-21 Rue Boyer, 75020 Paris
Nous vous invitons à y être présents !