Le Medef et 3 syndicats minoritaires (CFDT-CFTC-CGC) ont signé le 27 juin un accord qui saccage le système des assurances chômage du spectacle.
Les intermittents travaillent, ils cotisent, et dans ce cadre-là ils perçoivent des allocations dans les périodes de chômage, comme tous les autres salariés.
Leurs métiers ne fonctionnent que de contrat en contrat, à durée déterminée, avec employeurs multiples. Ils sont par essence intermittents et précaires. L’indemnisation de chômage compense alors cette flexibilité et cette disponibilité, elle permet aussi aux artistes d’écrire, de répéter et de préparer des spectacles (travail jamais payé).
50% des salariés du spectacle ne perçoivent pas d’indemnités, une bonne part des autres touchent moins que le smic.
Cet accord, que le gouvernement s’apprête à agréer, exigera de travailler plus, pour être indemnisés moins et moins longtemps. Il ne correspond en aucun cas à la spécificité de nos pratiques : il exige une régularité de l’emploi incompatible avec la discontinuité de nos activités professionnelles.
Cet accord désastreux va précariser plus encore ceux qui ont déjà du mal à vivre de leurs métiers. Les employeurs qui profitent véritablement de ce système (productions ou chaînes TV rémunérant comme intermittents des gens qui travaillent à l’année) pourront continuer en toute impunité, car rien dans cet accord n’est prévu pour empêcher les abus de cette nature.
Précariser des artistes et des intermittents, c’est interdire l’expression artistique, empêcher la création, tuer la richesse culturelle, aliéner les consciences.
Cet accord n’est pas là par hasard. Il s’inscrit dans un système économique mondial qui vise à nous soumettre tous aux lois du marché.
Le régime des intermittents est la base possible de droits nouveaux pour tous les précaires. C’est pour cette raison essentielle qu’il est remis en cause à ce jour.
Les théâtres se mettent en grève, les tournages sont arrêtés, les festivals annulés, c’est un avant-goût du paysage qui risque d’être le nôtre demain si nous ne luttons pas ensemble aujourd’hui.
des participants à la Coordination des intermittents et précaires d’Ile-de-France