Témoignages rassemblés à l’occasion de la journée européenne d’action du 14 Novembre 2014.
En France six chômeurs sur dix ne sont pas indemnisés : c’est un scandale que nous ne nous lasserons pas de dénoncer. Mais c’est la vie de tous et de chacun qui, dans l’emploi, hors de l’emploi, précaire ou chômeur indemnisé, sera encore dégradée par l’application de l’accord Unedic du 22 mars.
La politique d’activation des chômeurs mise en œuvre partout en Europe se traduit dans la pratique.
Les nouvelles règles du régime général concernant « l’épuisement obligatoire des droits » font que l’on peut être condamné à une indemnisation ridiculement basse, ne plus la toucher dès qu’on travaille, sans pouvoir jamais accéder à un recalcul ni à un changement de régime. [1] Ce sont encore une fois les plus précaires qui sont touchés de plein fouet par ces nouvelles règles, et non les chanceux qui touchent une bonne allocation chômage.
Les exemples qui suivent peuvent sembler ubuesques, aberrants, terrifiants parfois : ils représentent le quotidien promis à chacun par le Medef, le gouvernement et les syndicats signataires qui tous ont imaginé, agréé, activé, organisé, gouverné la destruction des droits sociaux des chômeurs.
Intermittent du spectacle ou de la restauration, intérimaire, RSAste, autant d’exemples de l’emprise que la CAF ou Pôle Emploi prend sur l’ensemble de nos revenus, sur notre intimité, sur l’usage de notre temps et de notre vie.
Quel employé du secteur privé peut être encore assez ingénu pour croire que cette dégradation des droits hors de l’emploi ne se traduira pas à terme par une dégradation et des salaires et des conditions d’emploi en général ?
Quel fonctionnaire ne sentira pas que bientôt on lui demandera de s’aligner sur ce plein emploi précaire devenu la norme ?
C’est ici et maintenant qu’il nous faut nous battre, ensemble, quelle que soit notre activité et quel que soit notre mode d’indemnisation, partout en France et en Europe. [2]