Un projet de loi sur « la liberté de la création, l’architecture et le patrimoine » a été déposé le 28 mai dernier par le Ministère de la Culture.
Ce texte était l’occasion de faire reconnaître que les activités artistiques, aujourd’hui, sont loin d’être circonscrites à la scène et aux productions - c’est une évidence pour nous, qui le vivons au quotidien. Nos pratiques englobent aussi un travail invisible, ignoré, parfois méprisé : travail de recherche, de sensibilisation, d’écriture, de rencontre, de pédagogie, etc. . Hélas, ce projet de loi relève d’une vision figée des artistes, telle qu’elle pouvait exister à l’époque des premiers droits sociaux qui leur furent accordés [1]. À l’inverse de la prétendue volonté de dialogue et de concertation du gouvernement, cette loi est la marque d’une surdité totale à l’égard des premiers intéressés. La loi sur la création aurait pu être un levier pour construire une vraie politique des actions artistiques. Il n’en est rien : l’Etat et les collectivités demandent de plus en plus aux artistes et compagnies d’intervenir dans les pratiques d’éducation artistique, tout en persistant à leur refuser les droits attachés à cette activité.
Le législateur confirme par une autre loi son incapacité auditive. En effet, ce n’est pas non plus la loi sur le dialogue social et l’emploi, en cours de validation sous l’égide du Ministère du Travail [2], qui va faire avancer les choses dans le sens que nous désirons : le fléchage vers la création d’une caisse autonome en imposant un cadre financier en amont des négociations, les restriction annoncées des professions entrant dans le champ de l’intermittence, ainsi que les conditions d’accès au cadre juridique associé (sous prétexte de lutter contre la précarité) sont en opposition totale avec ce que nous défendons depuis des années [3]. Nous n’oublions pas d’ailleurs tous les dommages que cette loi impose en terme de restriction des droits des allocataires RSA ni de ceux des salariés à l’intérieur des entreprises.
Très en colère de la manière dont les ministères prétendent régler la question des artistes et techniciens du spectacle et de l’audiovisuel et celles de la liberté de création et de la culture [4], nous vous invitons à signer la pétition portée à ce sujet par le Synavi, et aussi, si ce n’est déjà fait, celle lancée par la KIC il y a quelques mois.
La pétition Synavi est ici.
Celle de la KIC est là.