En 2006, François Hollande qualifiait l’utilisation du 49.3 de « déni de démocratie ». Pourtant, pour la 4ème fois depuis le début de son quinquennat, le gouvernement impose ce passage en force. Ce qui, on le sait, va avoir pour effet quasi-immédiat une précarisation accrue pour une grande partie de la population (celle qui est déjà la plus fragile).
Qui, aujourd’hui, peut encore croire que nous vivons en démocratie, alors que les actions et réactions du gouvernement sont celles d’un état policier ?
Depuis plusieurs semaines, le mouvement social de contestation de la Loi « Travaille ! » inquiète énormément les tenants du pouvoir « socialiste » vacillant. Au point que, sous couvert de l’état d’urgence, celui-ci n’hésite pas à tenter de l’étouffer par tous les moyens : interdictions de manifester, répression policière d’une violence extrême (provocations, gazages, matraquages, arrestations, perquisitions,...), répression judiciaire d’un niveau rarement observé,...
Loin de nous intimider, cette violence d’état renforce notre détermination à agir jusqu’au retrait total de la Loi « Travaille ! ». Si ces violences policières ne cessent pas, le gouvernement sera responsable de leurs conséquences et des drames inévitables qu’elles vont provoquer.
Comment croire que nous vivons en démocratie alors que, dans les faits, celle-ci n’est plus que fantasme de cinéma ?
Derrière ses paillettes, Cannes est surtout le festival de l’intermittence de l’emploi : des milliers de serveurs, personnels de ménage, vigiles, chauffeurs, techniciens de surface, poseurs de moquettes, monteurs de stands, électriciens, standardistes,... embauchés pour 10 jours vont irrémédiablement retourner à leur précarité, dans l’indifférence générale. Cette hyper-flexibilité de l’emploi doit absolument être accompagnée par une assurance chômage adaptée, à même de garantir une continuité de revenus.
Comment croire que nous vivons en démocratie quand, depuis leurs palais, une poignée d’oligarques décide de nos vies ?
Alors que 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés, le MEDEF a tout pouvoir pour dicter et imposer ses règles de l’assurance chômage. Austérité, réductions de déficit, chantage à la dette, sont autant de leviers maniés par l’État et manipulés par le MEDEF, pour qu’aucune économie ne puisse jamais être réalisée sur les capitaux des évadés fiscaux.
En tant que force d’opposition et de propositions, notre objectif est très clair : renverser la gouvernance mafieuse de l’UNEDIC, pour que les premiers concernés puissent enfin gérer l’assurance chômage de façon démocratique.
Nous nous inscrivons dans ce mouvement de lutte globale contre cet insupportable système, qui court inéluctablement à sa perte.
Nous affirmons notre solidarité avec tous les blocages, grèves, occupations,... en cours et à venir, partout en France et en Europe.
Parce que ce que nous défendons, nous le défendons pour tous !
Coordination des Intermittents et Précaires
13 Mai 2016
La banderole avait été déployée face au Palais des Festivals à Cannes au moment de la projection du film de Ken Loach. 3 personnes avaient été placées en garde à vue suite à cette action. Elles sont sorties du commissariat le 14 mai, charges levées.