Depuis lundi, des manifestations et actions de solidarité contre l’évacuation de la lande de Calais ont déjà eu lieu à Paris, Grenoble, Rennes, Nantes, ...
Si le premier jour de l’opération a été conforme aux attentes du gouvernement, et bien que de nombreux habitants du bidonville l’aient quitté avant même le début de l’opération humanitaire de police, il reste de 2 500 à 4000 personnes sur le site, et, en ce deuxième jour, le rythme des départs s’est considérablement ralenti.
Prévue pour durer une semaine, cette action mobilise plus de 2000 policiers
Ne laissons pas migrants et réfugiés isolés !
Ouvrons les frontières
Aujourd’hui, une vingtaine de soutiens aux réfugiés sont intervenus sur le plateau de « C à vous » en direct sur France 5 et ont interrompu l’émission avec succès. En ce deuxième jour de la destruction du campement de Calais, il nous paraît important de faire entendre une voix dissonante à la grande messe médiatique.
« Évacuation humanitaire », « devoir moral vis à vis des mineurs isolés », ou encore « démantèlement dans le calme et la maîtrise ». C’est ainsi que le gouvernement nomme le tri au faciès, le déplacement forcé sans connaissance de la destination, les expulsions, le gazage des récalcitrants. Certains migrants ont été sommés de quitter les cabanes avant même l’arrivée des bulldozers, et cette nuit ils dormiront sous la pluie.
Depuis ce soir, les journalistes, même accrédités, n’ont plus accès à ce qu’il reste du campement... Nous ne pouvons pas nous contenter de la propagande du ministère de l’intérieur.
La production de l’émission ne nous a pas accueillis à bras ouverts, à croire que c’est un sport national. Violences verbales, intimidations, tentative d’étranglement, les flics à la sortie... On n’avait apparemment pas envie de nous laisser la parole. Les spécialistes sont tous d’accord, tout le monde est content, mais rien ne semble changer.
Non, la question de la migration ne se traite pas entre un judoka et un best-seller. Il est temps de tous s’emparer de la question. C à nous, C à vous !
Les baraques sont rasées, les migrants déplacés de force et le mur se construit. Tant que les frontières ne seront pas ouvertes, des migrants convergeront vers Calais et cette destruction ne fera qu’aggraver leurs conditions de survie [1].
Nous resterons déterminés, mobilisés et solidaires.
Liberté de circulation et d’installation pour tous.
Paris le 25 octobre 2016,
Un collectif de soutien aux migrants