Cette grève est appelée par 5 organisations syndicales pour dénoncer le Plan stratégique Pôle Emploi 2020 dont l’objet est la disparition pure et simple d’un certain nombre de missions fondamentales, inscrite dans la LOI n° 2008-126 du 13 février 2008, par étape, par couche, dont, entre autres : l’accès au service public par la fermeture des agences locales en demi journée, la dématérialisation acharnée des contacts (de l’inscription à la radiation en passant par les entretiens de suivis), les suppressions de services ou agences spécifiques (à destination des licenciés économiques, ou des cadres), la disparition du métier indemnisation en supprimant les professionnels de la « Gestion des Droits ».
Le choix de l’alliance entre Pôle Emploi et des innovateurs digitaux qui se nomment eux-mêmes les barbares [1] fait partie de la stratégie. Ils fabriquent leurs gadgets modernes, nourris aux algorithmes [2]et donnent l’illusion que tout le monde peut s’inscrire, tout seul, à Pôle Emploi, s’indemniser sans l’aide de personnel compétent, se former, s’orienter, s’évaluer, et répondre à une multitudes d’offres d’emploi tailler sur mesure, pour soi, par Bob emploi [3].
Cette grève dénonce « la vente à la découpe » du Service Public :
L’externalisation de missions fondamentales de Pôle Emploi vers des entreprises privées (CAPGEMINI [4], WEBHELP [5] , INGEUS [6], AKSIS [7], TESSI [8] , ARVATOR...la liste est longue) qui se gavent grâce aux largesses du Service Public [9] et à la cécité de ceux qui l’administrent, le financent, le gèrent et le contrôlent (3,3 Md€ en 2016 proviennent de nos cotisations : Article L5422-24 [10]) participent à la liquidation de Pôle Emploi qui se voit, pour la première fois, réduire son budget de 30 millions d’euros en 2016.
Un personnel en perte d’identité :
Les psychologues se déqualifient, les conseillers de la « gestion des droits » se mettent la rate au court bouillon en assistant à leur mort annoncée, et les conseillers emplois, sous une pression jamais égalée, prescrivent à tours de bras, au privé, des prestations-à-la-noix nommées : Activ’Emploi [11], Activ’Projet, Activ’Créa (peu importe ce qu’il en sortira, mais surtout Activ’Toi ailleurs qu’à Pôle Emploi) !
Cette grève est un appel à lutter contre la destruction de Pôle Emploi, et à défendre un service public humain, un service public de qualité, et une protection sociale digne de ce nom. Cette grève va dans le sens de l’intérêt de ses usagers.
Nous serons présents, ce jour là, aux cotés du personnel de Pôle Emploi en grève, et nous appelons les chômeurs à nous rejoindre.
Le 6 mars le forum du site Recours Radiation sera fermé en soutien aux grévistes de Pôle Emploi.
Les rendez-vous (liste en cours) :
Brest 10h30 Direction territoriale, 123, rue Ernest-Hemingway
Clermont-Ferrand : 10 h Direction Régionale
Grenoble : 10h à la Bourse du Travail
Le Bourget du Lac : 10 h Direction Territoriale
Lyon : 10h au 107 Bd Vivier Merle Atrium, 3e
Paris : 10h Place Gambetta, 20ème
Rennes 10"‰h30 direction régionale, 36, rue de Léon
Seynod : 10h Direction Territoriale
Saint-Étienne : 10h Bourse du Travail
Toulouse : 11h30 devant l’agence Jolimont
Valence : 10h Agence Briffaut
...
Rennes, direction régionale de Pôle emploi Bretagne, 36, rue de Léon. À Brest, Direction territoriale de Pôle emploi du Finistère, 123, rue Ernest-Hemingway.
Collectif chômage précarité :
Nous, chômeurs, intermittent-es et précaires d’Occitanie, venons signifier notre soutien au mouvement des salarié-es du Pôle Emploi qui manifestent leurs inquiétudes quant à l’avenir de ce service public que nous fréquentons quotidiennement.
Comme eux, nous ne voulons pas d’une dématérialisation qui exclue et qui isole les gens. Nous ne nous opposons pas à l’utilisation des nouvelles technologies, mais nous voulons que cette évolution se fasse au profit des usagers de Pôle Emploi, au lieu de déshumaniser les relations entre nos conseillers et nous. Il faut aussi que Pôle Emploi entende que nous ne sommes pas tous à égalité financière et de compétences face à internet et son utilisation.
Comme eux, nous regrettons de ne plus pouvoir aller librement dans les agences l’après-midi. Le chômage et la précarité sont des situations violentes. Elles appellent une réponse humaine, une relation apaisée avec nos conseillers, le besoin d’être entendus par une personne et pas par un interphone.
Comme eux, nous tenons à un service public de l’emploi de qualité, avec des conseillers formés, suffisamment nombreux et qui puissent répondre à nos questions sur nos droits. L’indemnisation du chômage est un élément indispensable à notre vie quotidienne, dans l’attente de peut-être retrouver un emploi, et pourtant seuls la moitié d’entre nous peuvent en bénéficier.
Nous sommes fatigués d’un système d’assurance chômage complexe, aux règles incompréhensibles et au fonctionnement qui n’est plus adapté aux nouvelles formes d’emploi précaire (CESU, assistantes maternelles, autoentrepreneurs,...).
Nous en avons assez des trop-perçus et de l’opacité des recours possibles, assez de la multiplication des contrôles et des radiations.
Nous savons qu’il n’y a pas de travail pour tous [12] et que ce n’est pas la faute de Pôle Emploi. Mais sa responsabilité, en tant que service public, c’est de nous accueillir avec humanité, de nous accompagner, de nous indemniser en toute transparence et de nous informer d’une manière claire sur nos droits.
Membres du collectif : CIP-MP (Collectif des Intermittents et Précaires de Midi-Pyrénées), MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires), ATTAC, DAL (Droit au Logement), Sud précaires, Sud Culture Solidaires.