mercredi 27 octobre 2004
Dernière modification : mardi 2 novembre 2004
Le plan Borloo est dangereux : il représente un pas important de plus dans le sens du renforcement de la gestion capitaliste libérale et coercitive de notre Société.
Deux séries de mesures convergentes le sous-tendent :
l’accentuation de la libéralisation du marché de l’emploi et de la formation, déjà bien avancée par les gouvernements précédents :
la mise en cohérence et le renforcement des dispositifs de contrôle des marchés de l’emploi et de la formation :
Les volets « logement » et « égalité des chances » prolongent ces orientations de fond et vont renforcer les inégalités et les outils de « contrôle social » dans tous les compartiments de la Société :
Le « volet logement » veut tenter de faire oublier le contexte général de privatisation et de dérégulation du logement social, de spéculation foncière et immobilière, et de faire « accepter » l’éloignement des couches populaires et précaires vers la périphérie. Ainsi ce prétendu « plan de relance du logement social » prévoit-il surtout :
plutôt que de vrais logements sociaux accessibles à tous, de réaliser des logements pour les classes moyennes aisées, tout en facilitant les démolitions de quartiers populaires HLM et le développement de logements précaires et de foyers d’urgence favorisant le développement
du contrôle social ;
d’accroître les subventions publiques aux bailleurs privés. Dans ces conditions la « prévention des expulsions dans les HLM » n’est qu’un habillage qui n’aura que très peu d’impact sur le nombre de jugements d’expulsion.
Comment prétendre à « l’égalité des chances » :
quand sont progressivement détruits ou transformés dans le sens de la concurrence généralisée, les outils de solidarité sociale que sont les Services Publics, au premier rang desquels l’Education Nationale ?
Ainsi, par exemple, les « collégiens repérés en grande difficulté... du fait de leur comportement ou de leur environnement » se verront proposer des « internats de réussite éducative », version Borloo des anciennes maisons de redressement ?
quand sont réduits les droits des « maillons faibles » de la Société, en particulier les immigrés et les femmes :
Le plan Borloo va ainsi permettre d’accroître le contrôle social de l’immigration par le nouveau contrat d’accueil et d’intégration, et d’organiser la précarisation des immigrés, en faisant de la carte de résident de 10 ans l’exception et les titres de séjour précaires la
norme.
quand se développe une tendance lourde au contrôle, voire à la criminalisation des pauvres ?
A l’opposé des mesures préconisées par BORLOO,
nous exigeons :
de transformer l’ensemble des emplois précaires existants et ceux prévus dans les différents programmes en emplois statutaires (respectant les normes légales d’emploi, les statuts et les Conventions Collectives des institutions publiques et secteurs marchands concernés), assortis des moyens en formation nécessaires.
de renforcer les moyens d’intervention et de contrôle du Service Public de l’Emploi :
de renforcer les moyens d’intervention et de contrôle
des salariés sur la gestion des entreprises : en particulier sur l’utilisation des subventions publiques, l’organisation du travail, les mécanismes de formation et d’attribution des salaires (salaire total et part mutualisée servant à la protection sociale solidaire) ;
de renégocier de fond en comble les règles de l’indemnisation du chômage, de la formation, et de l’ensemble de la Protection Sociale de manière à assurer :
de garantir le droit au logement pour tous par :
de garantir et faciliter l’insertion économique et sociale des résidents étrangers :
d’établir et garantir l’égalité réelle des droits des femmes et des hommes dans tous les secteurs d’activité de la société.
Premiers signataires :
AC !, APEIS, CGT-CHÔMEURS, GISTI, Collectif National des droits des femmes, DAL, RAJFIRE, Emancipation, SNU-TEFI (secteur ANPE) / FSU, Collectif non-titulaires SNES / FSU, SUD-PTT, Union syndicale-G10 Solidaires, Convergence des Luttes, STOP Précarité, etc.