lundi 1er décembre 2003
Dernière modification : dimanche 7 décembre 2003
Compte-Rendu de l’ A. G. du vendredi 21 novembre 2003 au nouveau local 14-16
quai de la Charente à 17h.
Président de séance : Mathieu
Médiateur : Jonathan
Secrétaire : Vérène (début) et Pascal (fin)
Ordre du Jour :
1/ actions
2/ Point juridique
3/ école : mouvement des étudiants
4/ Audiovisuel
5/ Logistique ; modifications de l’organisation
6/ Stratégie de la lutte
7/ agitprop
8/ motions à voter pour interventions
9/ forum
Attention : nombreux sont ceux qui se plaignent du retard avec lequel
commencent les AG ! Grosse déception pour ceux et celles qui étaient à l’
heure, qui ont attendu 1 heure et qui doivent partir bien avant que des
points très importants aient seulement été abordés. Ras-le-bol exprimé
plusieurs fois et mise en cause de la souveraineté d’une AG dans ces
conditions.
Par ailleurs, nous sommes nombreux et les interventions, si elles sont
dignes d’intérêt sont parfois fort longues et difficiles à transcrire, elles
reviennent souvent sur des sujets abordés au préalable (ici je les groupe
pour plus de clarté). Ce compte-rendu sera forcément réducteur de ce point
de vue. Je suis un peu « nouvelle » et ne connaissais pas tous les
intervenants, désolée.
Appels :
Il est presque tous les jours fait appel sur le site de la cip à
des volontaires pour la distribution de tract et l’information du public au
théâtre de la ville. Merci à ceux qui le peuvent de se proposer.
Maintenant que nous avons de la place, il faut créer un
coin-enfants
De nombreuses commissions ont besoin d’énergies nouvelles de
diverses nature (voir dans ce compte-rendu)
1/ Dernières actions : résultats et problèmes [Pierre] + éléments juridiques
liés aux actions :
a) le 19, rassemblement unitaire (peu de personnes de la cip) avec les
associations de chômeurs devant l’Assemblée Nationale à l’occasion de l’
étude par les députés du texte instituant le RMA. (Rappel du contenu du
RMA-voir doc. sur le site ; info de [Juliette :] Le RMA ne sera voté que +
tard ; ce sont les amendements qui sont à l’étude ce soir. On apprend que le
RMA sera ouvert aux boîtes d’intérim). Nous demandons à être reçus par les
députés. L’UMP refuse (seul le PC aurait accepté). Petite intervention à l’
Assemblée. Le gros de la troupe se dirige alors vers le siège de l’UMP, rue
de la Boétie, afin d’exiger un interlocuteur de la majorité. Personne ne
semble « disponible ». Nous occupons l’UMP pendant une heure environ.
Grande présence policière, les journalistes ont été écartés, échauffourées, les
flics embarquent une douzaine de personne dans leur camions, font un petit
tour, les ramènent. Il nous est proposé alors par l’UMP de recevoir une
délégation, mais nous ne voulons pas nous diviser.
Après un moment où plusieurs personnes sont malmenées, Cédric, un manifestant est isolé et emmené sous prétexte qu’il aurait frappé un policier.
[Jeanne :] Il est mis en garde à vue au Commissariat du VIIIème. Nous craignions une comparution
immédiate, mais l’appel à mobilisation à Cité ce jour à 13h30 semble avoir
porté ses fruits par anticipation : il est sorti. ([Alvarez :] Ce RV a été
annulé, certains, qui n’ont pas consulté le site juste avant se sont rendus
à Cité pour des prunes). Il est inculpé pour violences sur flic (5 jours d’
arrêts pour le flic : pour une rotule abîmée, c’est bien peu ! bizarre.).
Nous lui avons conseillé d’aller aux urgences pour faire constater ses
éventuelles traces de coups.[Serge :] Sa défense se prépare, il faut étudier
cette semaine le contenu du dossier avec l’avocat, les témoins et les
proches (il est convoqué en septembre 2004, il faudra être remobilisés à ce
moment là ! Comme toujours, ils comptent sur l’essoufflement de notre
mouvement) avec Maître Terrel. Vu sa situation, il est probable qu’il puisse
bénéficier de l’Aide Juridictionnelle, nous aurons donc 300 euros à
rassembler (l’intercom est d’accord) en faisant aussi appel aux autres
associations présentes. Le déroulement de cette action pose des problèmes :
Comme nous avons du faire face, aider Cédric (qui a passé 24h au poste sans
avoir de nom d’avocat à donner, ni de nom de référent à prévenir), le RV qui
avait été pris le 20 à l’UMP n’a pu avoir lieu : reporté à lundi matin. Nous
allons d’ailleurs pouvoir recueillir des témoignages auprès de personnes
travaillant là-bas. Rappel donc : pour un départ en action, écrire dans la
main le téléphone de la cip et le nom de l’avocat, (ou ruban au poignet),
écrire sur un papier son nom, papier qu’on pourra donner à quelqu’un si on
est embarqué. Si possible prendre les noms des témoins pour pouvoir demander
ensuite des témoignages écrits si besoin. Cela permet de construire
rapidement la défense.
b) Le 18, inauguration expo à Beaubourg ; deux intermittents avec
invitation peuvent très naturellement poser quelques questions très simples
à Aillagon, qui semble fort confus pour y répondre et s’en tire comme d’
habitude en fuyant le débat. Le public applaudit nos collègues.
c) Le 20, congrès de maires de France, porte de Versailles ; 20
intermittents avec invitation distribuent des tracts aux élus et surtout
communiquent avec eux, 50 à 60 d’iceux signent même des lettres de soutien
(parmi eux des UMP). Possibilité de les re-contacter ultérieurement, de
lancer une pétition, une action de pression (« lobbying »). L’UMP se
fissure, nous devons en profiter.
d) Le 13, à l’occasion de la présence de Raffarin au pavillon Lenôtre,
un cadreur lui a remis un exemplaire du nouveau modèle en mains propres ;
surpris. Il a ensuite téléphoné à sa secrétaire pour lui demander s’il l’
avait lu : pas encore. Action qu’il va payer : l’employeur se passera
désormais de ses services.
e) A propos de Star Ac’, une curiosité : Endémol a bien des camera de
vidéosurveillance mais prétend qu’il n’y avait pas de cassette (images
non-enregistrées). sauf que nous savons qu’il y en avait ! Mais pourquoi
donc ne veulent-ils pas qu’elles soient visionnées ?. Nous attendons des
témoignages de « l’intérieur ».
f) [Jean-Louis :] Une personne est semble-t-il en garde à vue après
une action individuelle de recouvrement de pub à l’issue des rassemblements
avec les étudiants. Avocat : B. Plazza. Inculpation inconnue ? Grosse prise
de risque à agir seul.
Remarques :
A propos de la Presse, il est important que nous prenions l’
initiative de la communication autour de nos actions ; car le message
initial est déterminant, c’est celui qui passe sur les médias en boucle
pendant les premières heures (cf. Star Ac’ !)
[Antoine :] Nous avons besoin de développer des actions solides,
prévues à l’avance, où nous venons nombreux. L’action à l’Assemblée
Nationale avait-elle été bien préparée ? Nous concernait-elle vraiment ?
[Pierre s’insurge :] Cette action était prévue de longue date, vu
son objet ! Elle était bien préparée et c’était pour lui décevant d’y voir
si peu de « cipiens » ! Avons nous oublié le « p » de « précaire » ? Comment
ne pas se sentir concerné quand nous sommes si nombreux que ce texte attend
? La préparation des actions est un travail minutieux, méthodique et long,
tout doit être « blindé ». La confidentialité s’impose, évidemment. On est
obligé de rester très discret sur les RV, les projets d’actions, les cibles
à l’étude. Cette nécessité nous condamne à une grande flexibilité (Aïe !),
on n’a pas le choix.
[Laurent :] Les dispos de chacun sont variables évidemment.
Différents types d’actions répondent à ces diverses capacités et vitesses de
mobilisation. Nous devons essayer d’annoncer tout ce qui peut l’être bien à
l’avance.
Nos actions risquent d’être instrumentalisées si nous faisons des
erreurs.
La commission actions a grandement besoin de renforts : c’est
beaucoup de travail.
2/ Commission juridique [Serge] :
Un arrêté publié par Fillon résout le problème lié à l’
obsolescence du Conseil Supérieur de l’Emploi qui faisait l’objet d’une
plainte.
Recours au Conseil d’Etat : La date officieuse du rendu de l’arrêt
est le 17 décembre. Si elle n’est pas officialisée, nous assignerons en
référé. Serge est optimiste sur l’issue du recours.
Oui, nous avons nos chances pour invalider le protocole du 26
juin, mais quid du protocole du 13 novembre ? Serge table sur une astuce
juridique liée au mode de convocation des partenaires sociaux le 13 novembre
: en effet, ils étaient convoqués pour une renégociation ; à la convocation
étaient jointes les corrections envisagées (et non un nouveau texte rédigé
de frais) : Serge pense donc que, ce faisant, ils relient explicitement le
texte finalement signé le 13 avec celui qui devrait être invalidé. Le
Conseil d’Etat peut également s’être irrité des procédés utilisés par nos
adversaires (bricolage de début novembre). Ce sont donc les deux textes qui
pourraient passer à la trappe, ce qui éviterait l’application en janvier.
Notre guérilla continue, car même s’ils sont déboutés, ils recommenceront.
[Sylvianne :] Le protocole signé le 13 novembre n’a pas été publié
au journal officiel. Cela ne trahit-il pas une stratégie politique à
éclaircir ? Plus les jours passent, plus cela nous rapproche du 17 décembre
et de la douce euphorie amnésique de Noël (mais plus cela retarde l’
agrément). Qu’est ce que cela signifie ?
Pour tous, RV mercredi à 14h quai de Charente pour exposer tous ces
problèmes, passer les informations, rentrer plus dans les détails, recruter
de nouvelles énergies dans cette commission, émettre une critique
constructive et mutualiser les expériences : La défense militante n’est pas
si compliquée, on est aidés. Nous devons apprendre à être plus efficaces, à
gagner du temps sur ces démarches. Pour savoir comment ça se passe, rien de
tel que la pratique : RV vendredi à 19h (lycos-stopub).
3/ Commission écoles : Journée de mobilisation des étudiants. Le matin, une
AG rassemble à peine 200 personnes. La coord. fait quand-même une
intervention. Puis a lieu la manif., réunissant environ 3000 personnes.
Ensuite l’AG interfac. se déroule rue Cuvier dans le chaos (pas de tour de
parole, plusieurs personnes parlent en même temps y compris à la tribune.).
Bobigny et Villetaneuse ont eu une forte mobilisation mais n’étaient pas à
la manif unitaire. L’appel à la manif unitaire du 6 décembre a été peu
entendu. Aucun RV n’a été fixé entre les étudiants. Des problèmes ont eu
lieu dans le métro à l’issue de l’AG où des actions antipub ont été
réprimées : bousculades, lacrymo (une personne étrangère qui se trouvait là
et qui y a eu droit aussi , comme beaucoup d’usagers du métro, a porté
plainte). Deux personnes ont été interpellées mais la dispersion s’est faite
malheureusement sans leur apporter d’aide.
La commission est convaincue que nous devons nous associer à ce mouvement,
peu structuré pour le moment, mais qui justement souhaiterait bénéficier de
notre expérience (tenue de réunion, facteurs de liens, comportement face aux
forces de l’ordre, réflexion politique.) [Laurent :] Nous avons de nombreux
domaines en commun, les étudiants étant la cible privilégiée du travail à
bas prix, stages non-rémunérés, etc. : par exemple, 25% des lycéens de 16
ans de Seine St Denis occupent un emploi officiel partiel en + des cours.
Des étudiants en maîtrise voient leur travail exploité et publié par des
profs sans mentionner leur auteur véritable. Notre commission doit s’étoffer
pour organiser au plus vite un mouvement unitaire. [Jean-Francis] rappelle
qu’une liste de personne est à re-contacter. La prochaine réunion est jeudi
à 19h sauf changement. Demain samedi au Barbizon, 141 rue de Tolbiac a lieu
la projection de Virus 31 avec échange et discussion avec étudiants. Y venir
nombreux.
4/ Commission audiovisuelle : [ ? :] beau local au 3° étage à fournir en
matériel de toutes sortes : informatique, vidéo, audio, de la cassette au
disque dur en passant par les câbles. Beaucoup de pellicule à exploiter,
besoin de main d’ouvre, de scénarios (pas de format fixe, tout est possible
et nécessaire.
Audio : Antonin se propose de faire une émission de radio dans la semaine à
venir. Projet structuré à faire avec d’autres. Coordonnées sur le cahier.
5/ Commission logistique : [Max] explique les problèmes posés par le fait
que nous n’ayons pu avoir les clefs avant la signature du bail. Le
déménagement était préparé, mais a dù se dérouler sur un temps très court.
Maintenant, il reste à créer et gérer ce lieu, et pour cela, la commission a
besoin d’aide, en particulier pour en organiser l’accueil, le bar et le
ménage (jours fixes à instaurer). Merci de s’inscrire. Besoin aussi de
matériel, surtout un bon aspirateur industriel si possible, des chaises,
tables, armoires etc., que nous avons aussi demandées à la mairie. Depuis 3
semaines le local est fermé le dimanche, et ouvert le reste de la semaine de
10h à 22h, sauf exceptions. [Guillaume] signale que le maire est passé, qu’
il nous soutient. La mairie nous donne un dupli copieur à la fin du mois et
nous offre 300 euros de photocopies chez un commerçant à côté. Un vieux
photocopieur a été récupéré. Ce grand lieu, sa propreté et son entretien
sont sous la responsabilité de chacun, nous devons redoubler de vigilance.
6/ Stratégie de la lutte :
Pierre :] En écho à l’interview d’un membre de SARF sur France info, nous
devons réfléchir à notre positionnement. Ils demandent le non-agrément, mais
au cas où le texte serait agréé, il demandent l’arbitrage de Chirac.
Cet exemple pose plusieurs questions : Quels moyens a-t-on pour forcer
Fillon à ne pas agréer ce texte ? Comment mettre le gouvernement en
porte-à-faux ? Voulons changer d’interlocuteur ? Sommes-nous prêts à mettre
l’abrogation au placard et à s’allier au Syndeac qui demande un moratoire
(ceci avait donné lieu à un vote négatif le l’AG en août) ? Voulons nous
garder notre ligne de non agrément et renégociation ? Faut-il jouer la carte
des élus ? . [Michel :] On peut faire les deux : continuer nos actions vers
le gouvernement + vers Chirac, qui se montre, quand les évènements l’y
poussent ou que c’est intéressant pour lui, très interventionniste dans son
gouvernement. [Kamel :] S’adresser à Chirac, c’est rêver. Nous sommes en
lutte contre un modèle sociétal, nous voulons que ce gouvernement tombe,
avec le système qu’il veut servir. Se soumettre à l’arbitrage de Chirac, c’
est se perdre, [Serge :] c’est lui donner un statut qu’il n’a pas. Pas
question de demander un moratoire ! Il ne faut pas reculer. Les orientations
données par l’AG doivent être entendues et relayées par les commissions, qui
sont au service de la coordination. Nous devons préserver sa souveraineté à
l’AG. [Jeanne :] Nous avons besoin d’un ligne politique claire. Continuer à
se battre sur l’abrogation n’est pas incompatible avec l’alliance avec des
partenaires, même si nous ne convergeons pas sur tout. Partager des
objectifs communs représente une plate-forme de revendications. Les contacts
avec les élus sont déjà largement entrepris. Mais pour ces démarches, il
nous faut définir un contenu. En octobre à Marseille, la coordination
nationale a adopté le nouveau modèle comme base de proposition. Cela dit,
des points de nos propositions déterminants pour la négociation restent à
définir, des choix sont à faire enfin (dont l’assouplissement des conditions
d’accès entre autres) avant la coordination nationale de Lille le 6
décembre.
L’action faite au congrès des maires de France était alimentée par un papier
fait très vite. Ne devons-nous pas choisir les termes de nos tracts en AG ?
[Christophe :] Structurer les horaires (début et fin) de nos AG est
indispensable pour restaurer sa souveraineté. Nous devons maintenir notre
cap jusqu’à une éventuelle négociation avec des partenaires de lutte.
[Pierre :] Les organisations syndicales savent créer des espaces de
négociation. Si l’agrément est signé, ils vont probablement faire des
actions de « lobbying » pour trouver des accord en vue d’une suspension, on
doit rester ouverts, et être prêts. Par ailleurs, les méthodes en cours sont
d’organiser la division chez l’adversaire.
[ ? :] Nous devons garder notre indépendance, ne pas rentrer dans les cadres
qu’on nous propose, tout en tissant malgré tout des liens avec les autres.
[Jeanne :] Rappel : AG unitaire lundi soir (voir lieu). Il faut que nous
anticipions : Est ce qu’on s’autorise, à un moment donné, à faire des
concessions sur tel point précis (pour mieux gagner sur le reste) ? La
réflexion doit être ouverte collectivement sur ce discours commun possible.
Exercer la souveraineté de l’AG, c’est justement y définir ce qu’on raconte
quand on est dehors, dans notre action militante. Partout, en tant qu’
intermittent ou précaire en lutte, on engage avec soi le mouvement.
[Sylvianne :] On doit donc mener de front deux stratégies : l’une propre à
la coordination, avec son calendrier, l’autre, unitaire, qui s’appuie sur le
poids de l’action ensemble. Par exemple, le 8 décembre est une journée d’
action unitaire, mais notre calendrier prévoit le 6 une assemblée générale
nationale : cela nous amène à prévoir 3 jours de mobilisation particulière.
Remarque : Je m’étonne de l’ordre du jour : Il y a des priorités en AG.
Pourquoi commencer par le RMA et les étudiants alors que nous avons tant de
problèmes à régler ? C’est en sachant clarifier nos positions et s’occuper
efficacement de nos problèmes que nous pourrons aider les autres utilement
et ne pas nous disperser.
Fin de la 1ère partie.